L'Etat coupe dans son budget et cela pénalise fortement les communes. La baisse des dotations va pousser les municipalités encore à faire plus de sacrifices. En Bourgogne, elles devront abaisser leurs dépenses de fonctionnement de 8,2%. Mais la région est loin d'être la plus mal lotie.
Pour réduire son déficit public, l’Etat a décidé de réduire le montant des dotations aux collectivités de 12,5 milliard d'euros entre 2014 et 2017, ce qui les poussent à revoir leurs dépenses. D’après une étude réalisée par Localnova, toutes ne sont pas logées à la même enseigne concernant l'impact de ce choc budgétaire.
En Bourgogne, la baisse nécessaire des dépenses de fonctionnement pour la période 2014-2020 est de 8,2% en moyenne. La situation est pire dans d'autres régions, comme en Franche-Comté (12,7%) ou en Alsace (15,4%).
Quelles conséquences pour les communes de Bourgogne ?
Conséquence, la réduction des dotations oblige les communes à trouver des ressources financières extérieures et parfois à emprunter. Une stratégie qui peut impacter la capacité de désendettement des communes, c’est-à-dire le temps nécessaire pour rembourser leurs emprunts. En Bourgogne, elle était de 3,8 ans en 2013. En 2020, elle pourrait passer à 10,4 ans.Autre effet négatif, l’épargne de gestion - le montant disponible après le paiement des dépenses de fonctionnement - pourrait en pâtir. En Bourgogne, il serait à 138 millions d’euros en 2020, alors qu’il s’élevait à 272 millions en 2013.
Afin de stabiliser leurs finances et de revenir à la situation initiale de 2013, les communes de Bourgogne devront donc réduire leurs dépenses de gestion de 8,2%. Parmi ces économies, 31% seront imputées aux charges générales et 16% aux dépenses de personnel.
La grogne monte dans les communes
En Bourgogne, des maires ont déjà commencé à réduire la voilure, ce qui suscite des levées de boucliers. Le 2 juin 2015, les agents municipaux d'Auxerre ont manifesté contre la baisse des moyens matériels et humains.Autre exemple, à Nevers en octobre dernier, la réorganisation des services municipaux faisait grincer des dents. Le maire annonçait sa volonté de diminuer le nombre de ses agents. La CGT et l'aile gauche avaient parlé de "casse sociale".
Du côté de Chalon-sur-Saône, c'est le monde associatif qui fait les frais des coupes claires. En début d'année, il a annoncé vouloir réduire de 500.000 euros les subventions de 800 associations. Un choix politique dénoncé par l'opposition.