Bourgogne : comprendre la crise des migrants en chronologie, cartes et vidéos

Le nombre de réfugiés a augmenté en France et, bien sûr en Bourgogne, depuis les guerres en Libye et en Syrie. Mais le phénomène est plus ancien. Il a commencé à s’accélérer à partir de 2009. Il reflète les conflits qui n’en finissent pas de secouer le monde.

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La plus grande vague de réfugiés depuis 30 ans en Europe


La crise migratoire a été d'abord un drame quotidien qui s'est joué aux frontières de l'Europe. Le phénomène s'est accéléré à partir d'avril 2015. Les guerres en Libye et en Syrie sont évidemment à l'origine de cette amplification. Faut-il le rappeler, la Méditerranée est devenu un vaste cimetière. En 2016, 3800 candidats à l'exil ont trouvé la mort en tentant la traversée selon le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU. Cela constitue un nouveau et triste record.

Des migrants continuent d'être sauvés en Méditerranée. Ici, au large de l'Italie le 4 novembre 2016. © ANDREAS SOLARO / AFP

Face à cet afflux de personnes fuyant la guerre, l'impérieuse nécessité d'organiser leur accueil est apparue. L'Union Européenne est parvenue tant bien que mal à fixer des quotas par pays pour répartir quelque 120 000 migrants, échoués pour la plupart sur les îles grecques et les côtes méridionales de l'Italie. En septembre 2015, l'État français annonçait sa volonté d'accueillir 24 000 réfugiés.


2009-2013 : un phénomène ancien en Bourgogne


La Bourgogne a commencé, dès lors, à abriter des centres d'orientation et d'accueil (COA) en plus des centres d'accueil et de demandeurs d'asile (CADA) déjà existants. Mais quand on examine les chiffres, on se rend compte que le nombre de demandeurs d'asile a fortement augmenté dès les années 2009-2011.

© photo Florian David/AFP - Infographie NZ/France 3 Bourgogne

Ces arrivées reflètent les répercussions de conflits plus anciens, l'enlisement de certaines guerres civiles ou encore les exactions de certains régimes sur leurs populations poussant les gens à fuir. C'est le cas en Irak, en Afghanistan, dans la corne de l'Afrique (Soudan, Somalie, Éthiopie, Érythrée) ou encore aux confins de la République Démocratique du Congo, de l'Ouganda et du Rwanda.

© NZ/France 3 Bourgogne

Des ressortissants de ces pays, fuyant ces zones de guerre ou ces États répressifs, sont arrivés en Bourgogne. Dès 2009, les associations telles que la Cimade tirent la sonnette d’alarme. Faute de places en CADA, des demandeurs d’asile vivent sous tentes pendant plusieurs mois.

Le reportage en 2009 de M. Bessard et D. Rabeisen avec :
  • Luljeta Mehmeti, demandeuse d'asile
  • Béatrice Kapps, directrice adjointe de la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS)
  • Jean-Pierre Nollevalle, porte-parole de la Cimade


En 2011, la situation empire. En Bourgogne, le nombre des demandeurs d’asile a triplé en deux ans. Les CADA sont encore plus saturés. De plus, les démarches pour obtenir le statut de réfugié se font désormais dans les préfectures de région dans le cadre d'un guichet unique. Les migrants se concentrent donc à Dijon. Par exemple, en Côte-d’Or,  les CADA disposent à l'époque de 380 places alors que plus de 1000 personnes sont arrivées depuis le 1er janvier 2011. Résultat, selon la Cimade, 655 hommes seuls vivent dans la rue.

En conséquence, à partir de 2012, des squats apparaissent à Dijon comme celui de l’école des greffes. Ils abritent parfois jusqu'à plusieurs centaines de migrants. Après des décisions de justice, ces hommes sont parfois autorisés à occuper les lieux quelques mois de plus afin de se protéger des rigueurs hivernales. Mais, ils finissent toujours par être expulsés.

2015-2016 : le phénomène s'accélère


La chute de Kadhafi en Libye et le début de la guerre en Syrie font sentir leurs effets jusqu'en Bourgogne, quatre ans après ces événements. L'État décide de créer des places d’hébergement supplémentaires pour éviter que des demandeurs d'asile vivent dans des conditions précaires. Ainsi, en février 2015, un nouveau centre d’accueil d'urgence de migrants est ouvert à Pouilly-en-Auxois en Côte-d'Or. A l'ouverture, il accueille 22 personnes en provenance du Nord-Pas-de-Calais, région aux prises avec des bidonvilles qui ne cessent d'enfler tels que la jungle de Calais. 

Le reportage en 2015 de Lise Riger et Tania Gomes / Montage : Marone-Missud Aurélien avec :
  • Mamdor, demandeur d'asile
  • Eric Delzant, préfet de la Région Bourgogne
  • Gilles Furno, directeur ADOMA Nord-Est
  • Bernard Milloir, maire de Pouilly-en-Auxois (SE)

En octobre 2015, sept familles syriennes sont accueillies à Nevers. Une cérémonie de bienvenue est organisée le 20 octobre pour ces 27 réfugiés qui avaient trouvé refuge au Liban.

Le reportage en 2015 de C. Claveaux, T. Gomes et C. Morhain avec :
  • Sevan Chaparatioan, réfugiée syrienne
  • Mohamed Al Ahmad, réfugié Syrien
  • Denis Thuriot, maire de Nevers (SE)
  • Wilfrid Pelissier, directeur départemental de la cohésion sociale et de la protection des populations, coordinateur du plan migrants dans la Nièvre
  • Nicole Zatorsky, présidente de l'association Solidarité Nevers Syrie

Face à l’afflux de migrants à Calais, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve annonce le 22 octobre 2015 la création de places de mise à l’abri et d’orientation dans les différentes régions de France. On appelle ces lieux des centres d'accueil et d'orientation, des CAO. Ils permettent aux migrants de bénéficier d’un temps de répit, dans des conditions stables et rassurantes, et de réfléchir à leur avenir. A ce titre, 29 migrants sont accueillis à Athée-Auxonne, en Côte d’Or, où ils ont la possibilité de demander l'asile politique en France. A l'époque, la plupart des migrants souhaitent rallier la Grande-Bretagne.

Le reportage en 2015 de S. Bouillot et R. Liboz avec :
  • Moussa, migrant soudanais
  • Eric Delzant, préfet de la Côte-d'Or et de la région Bourgogne
  • Raoul Langlois, maire d'Auxonne (Les Républicains)
Depuis vendredi 30 octobre, 29 migrants provenant de Calais sont arrivés à Auxonne. Tous volontaires pour ce transfert, ces migrants originaires du Soudan et de la corne de l'Afrique sont installés dans les locaux de la base de plein air de la ville. Cette arrivée fait directement suite à l'annonce du Ministre de l'Intérieur, il y a 10 jours, de désengorger les environs de Calais en organisant le transfert de 700 migrants vers différentes régions françaises. Reportage Sylvain Bouillot et Romain Liboz


En 2015 et 2016, d'autres CAO ouvrent leurs portes dans les quatre départements bourguignons. Il faut répondre à de nouveaux besoins liés au démantèlement de la jungle de Calais, lancé le 24 octobre 2016. En tout, 550 migrants doivent être répartis sur les 8 départements de Bourgogne-Franche- Comté.

Certains centres sont réservés à des adolescents isolés, des mineurs qui ont pris la route de l'exil sans être accompagnés par un adulte de leur famille. Ces lieux sont nommés CAOMI. L'un d'entre eux est installé à Challuy, dans la Nièvre.

Le reportage en 2016 de Remy Chidaine, Tania Gomes et Cécile Frèrebeau avec :
  • Christelle Méoli, responsable du pôle Demandeurs d'asile et Réfugiés
  • Fabrice Berger, maire de Challuy (SE)
  • Jean-Pierre Condemine, préfet de la Nièvre
Trente migrants mineurs, en situation de grande précarité à Calais, sont arrivés dans la commune de Challuy, dans la Nièvre, en début de soirée mercredi 2 novembre 2016.

 

La carte des CAO et CAOMI implantés en Bourgogne ( chiffres du 8 novembre 2016) :
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La Bourgogne dispose aujourd'hui de 1621 places en centres d'accueil des demandeurs d'asile (CADA). Voici la répartition par département :
  • Côte-d'Or : 6 CADA avec 606 places
  • Nièvre : 2 CADA avec 313 places
  • Saône-et-Loire : 3 CADA avec 330 places
  • Yonne : 3 CADA avec 372 places

 

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