Le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté se réunit en assemblée plénière vendredi 29 mars 2019. Des mesures en faveur du pouvoir d’achat seront à l’ordre du jour. Qui en seront les principaux bénéficiaires ?
"Cette crise est avant tout une crise du pouvoir d’achat", résume Marie-Guite Dufay, la présidente PS de la région Bourgogne-Franche-Comté. Le conseil régional a donc décidé de consacrer 17 millions d’euros pour aider les salariés les plus modestes, ainsi que les stagiaires qui suivent une formation financée par la Région.
Une aide à la mobilité pour les salariés qui habitent en milieu rural
La crise des "gilets jaunes" a mis en lumière les difficultés rencontrées par les salariés modestes qui habitent dans des zones où il n’y a pas de transports en commun et qui sont obligés d’avoir un véhicule pour aller au travail.Pour eux, le conseil régional veut lancer un "ticket mobilité" à partir du 1er mai 2019. Concrètement, il s’agit d’une aide mensuelle "sur le même format qu’un ticket restaurant", explique Marie-Guite Dufay.
Cette aide d’environ 30 euros sera soumise à conditions :
-il faut toucher jusqu’à 2 smic de revenu mensuel
-faire un aller-retour de 60 km minimum entre le domicile et le travail.
Ce "ticket mobilité" a été élaboré en concertation avec les employeurs, les organisations syndicales et patronales. Il sera financé à moitié par la région sur fonds publics et à moitié par le privé sur la base du volontariat des employeurs.
"Ce n’est pas la panacée, mais c’est une contribution. Chacun doit apporter la sienne", estime la présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté. Cela doit permettre d’aider les salariés modestes "le temps que la Région bâtisse une solution durable pour les mobilités en milieu rural", "des expérimentations seront lancées dès cette année, avec un réseau de covoiturage organisé".
Ce "ticket mobilité" devrait coûter environ 1,5 à 2 millions d’euros pour la Région.
15 millions d’euros d’aides pour les stagiaires de la formation professionnelle
La formation professionnelle étant la principale compétence du conseil régional, c'est ce domaine qui bénéficiera d'une enveloppe significative pour "soutenir le pouvoir d’achat des stagiaires".Cela devrait se traduire notamment par :
►le doublement de la rémunération des stagiaires.
A partir du 1er mai 2019, la quasi-totalité des stagiaires qui suivent une formation de la Région verront leur rémunération augmenter.Par exemple, un demandeur d’emploi avec moins de six mois d’activité salariée va voir sa rémunération passer de 350 euros à plus de 652 euros (soit une augmentation moyenne de plus de 86 %). Pour un mineur, primo demandeur d’emploi, sa rémunération va passer à 455 euros au lieu de 130 euros (soit une revalorisation de près de 250 %).
Cette mesure concernera près de 8 600 bénéficiaires.
►le triplement des prises en charge pour les déplacements
A partir du mois de mai, l’indemnité mensuelle de transport passera de 32,93 euros à 98,79 euros (hors travailleurs handicapés). Cette augmentation profitera aux stagiaires qui habitent à plus de 15 km de leur lieu de stage. Ce triplement de l’aide concernera environ 2 000 personnes.
►une aide de 200 euros pour ceux qui débutent une formation.
"Quand on commence une formation, cela entraîne des frais supplémentaires, car il faut s’organiser autrement. Il faut faire garder ses enfants par exemple. Beaucoup de femmes abandonnent en cours de formation car elles n’ont pas de quoi payer les frais de garde", rappelle Marie-Guite Dufay.
Pour permettre de financer ces dépenses (déplacements, gardes d’enfants….), une "aide forfaitaire à l’entrée en formation" de 200 euros sera versée à partir de septembre 2019 aux stagiaires concernés qui débutent une formation agréée par la Région (15 000 environ), qu’ils soient indemnisés ou non par Pôle emploi. "La Bourgogne-Franche-Comté est la seule région à mettre en place un tel dispositif", ajoute la présidente.