La majorité au Conseil régional est contre ce dispositif. Certains groupes plaident pour son instauration.
Ce mercredi matin, le Premier ministre Edouard Philippe a confirmé que le montant des chèques carburants ne serait plus imposable. Une telle mesure a été prise dans la région Hauts-de-France pour ceux qui habitent à plus de 30 kilomètres de leur lieu de travail. Ils peuvent recevoir 20 euros d'aides régionales par mois, à condition de gagner moins de 2 300 euros net et de n'avoir pas d'alternative à la voiture.
Une telle aide pourrait-elle voir le jour en Bourgogne-Franche-Comté ? La majorité socialiste au conseil régional dit clairement non. Si la présidente Marie-Guite Dufay dit comprendre le ras-le-bol des Français, la région préfère miser sur le développement durable.
"La responsabilité de la région est de faire en sorte que demain, il y ait un réflexe pour moins utiliser sa voiture, pour des questions de préservation de l'environnement, détaille la présidente PS du conseil régional. Nous nous engageons avec notre démarche Mobigo de pouvoir dans un an faire une proposition extrêmement précise à tous les habitants pour qu'ils aient de la mobilité de proximité organisée pour eux par la région." Un service de covoiturage qui devrait voir le jour à l'automne prochain, tout comme la gratuité totale dans les transports scolaires gérés par la région.
Pas suffisant pour les groupes d'opposition. Le Rassemblement National qui soutient le mouvement des gilets jaunes est favorable à un dispositif similaire à celui en vigueur dans les Hauts-de-France. "Nous déposerons un vœu pour la création d'un chèque régional d'aide à la mobilité, de 50 euros par mois, pour les habitants des territoires ruraux qui n'ont pas d'autres possibilités que d'utiliser leur voiture", détaille Julien Odoul, le président du groupe RN.
Un vœu qui a peu de chance d'aboutir. D'autant que, comme la majorité régionale, la droite et le centre ne sont pas favorables à l'idée d'un chèque carburant et préconisent d'autres options. "J'ai regretté que la région n'affiche pas plus franchement son soutien à la voiture à hydrogène, explique le chef de file du groupe Union des Républicains de la Droite et du Centre, François Sauvadet. Il faut trouver des moyens alternatifs pour permettre d'avoir des énergies décarbonées et répondre aux nécessités de ce changement climatique. La région a un rôle à jouer".
Prix du carburant et pouvoir d'achat s'inviteront donc bien ce jeudi 15 novembre dans l'hémicycle régional lors du débat d'orientation budgétaire de mi-mandat.