Les quatre lacs réservoirs de Bourgogne et de Champagne-Ardenne qui régulent la Seine en amont de Paris présentent un déficit en eau de près de 50%. C’est une situation inédite, qui laisse présager des risques d'étiage sévère pour l'été 2016.
A quoi est due cette situation ?
"Avec le peu de précipitations depuis novembre, les lacs comptent actuellement 152 millions de mètres cubes alors qu'ils devraient atteindre normalement les 268 millions", explique Claudine Jost, directrice de l'hydrologie à l'Etablissement public territorial du bassin Seine grands lacs (EPTB). "C'est un déficit qu'on n'avait encore jamais enregistré à ce jour et le retard est tel qu'il faudrait des précipitations supérieures aux normales pendant les mois d'hiver pour retrouver le bon taux de remplissage", précise-t-elle.A la demande de Jean-François Carenco, préfet coordonnateur du bassin Seine-Normandie, la préfecture de l'Aube va autoriser l'augmentation progressive des prises d'eau de la Seine pour accélérer le remplissage du "lac Seine, particulièrement touché, en coordination avec la direction de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, qui a besoin d'un débit suffisant du fleuve pour refroidir ses installations.
Quels sont les risques encourus pour l’été 2016 ?
Par ailleurs, l'EPTB Seine Grands Lacs devra proposer des mesures complémentaires pour les trois autres ouvrages qu'il exploite. "Si cette situation (de sécheresse) devait se prolonger, les lacs-réservoirs ne seraient pas en mesure de restituer suffisamment d'eau dans les cours d'eau à l'été 2016, entraînant des risques d'étiage sévère", a averti la préfète de l'Aube.Les quatre ouvrages artificiels (lacs Marne, Aube, Seine et Pannecière dans l'Yonne et la Nièvre) sont remplis progressivement de novembre à juillet pour assurer la prévention des crues en hiver et le soutien à l'étiage en été.