Dans l'hypothèse d'un nouveau confinement annoncé par le gouvernement ce jeudi 28 janvier, une piste concernerait le regroupement des vacances scolaires d'hiver en trois semaines communes. L'idée peut séduire mais demeure compliquée à mettre en oeuvre.
Le scénario des vacances communes d'hiver sur une durée de 3 semaines fait son chemin. Mise en place logistique dans les établissements scolaires, adaptation des parents d'élèves, solutions de garde mises en place par les élus, les implications sont nombreuses.
"Cela mettrait fin à l'incertitude et à l'inquiétude des parents"
A la fédération PEEP (Parents d'Elèves de l'Enseignement Public) de Côte-d'Or, une telle mesure pourrait être bien accueillie par les parents. Bruno Ecard, président de la PEEP Bourgogne, confirme qu'une telle action "mettrait din à l'incertitude et à l'inquiétude des parents. Ces derniers ont trop souffert de la disparité des informations venant du Gouvernement et des communiqués de l'Education Nationale. Finalement, cela permetttrait d'apporter une stabilité dans la communication et surtout, une vision à long terme pour les parents."
Néanmoins, en filigrane, le Président Bourguignon de la fédération de parents souligne l'inquiétude des parents "autour du contenu réel des enseignements et des diplômes obtenus au bout des deux ans" pour les élèves ayant connu le premier confinement.
"On ne pourra pas remplacer l'enseignant en présentiel"
Pour la Fédération FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Elèves) de Côte-d'Or, si cette troisième semaine de regroupement des congés est confirmée : "c'est un coup dur dans la scolarité des élèves. Avec une meilleure anticipation, on n'en serait pas là !" assure Antoine Delègue, président de la Fédération de Côte-d'Or.
La Fédération de parents d'élèves ne discute pas l'aspect sanitaire impérieux du moment :"On comprend le besoin de prendre des mesures sanitaires plus efficaces"
Le regroupement des vacances pourrait aussi proposer que la 3ème semaine de vacances soit une semaine d'enseignement à distance. Pour Antoine Delègue, "ça n'est pas une solution, car ça creuserait les inégalités scolaires. Des élèves sont déjà en grande difficulté scolaire, liée au confinement de l'année dernière. On ne pourra pas remplacer l'enseignant en présentiel."
Le président de la FCPE de Côte-d'Or ajoute qu"en plus des inégalités, les programmes n'ont pas été allégés cette année. Un rattrapage s'est fait en début d'année, mais on constate des élèves dans une détresse scolaire."
Que pensent les enseignants d'un éventuel regroupement des congés scolaires ?
Au syndicat FSU SNUipp, Christine Bernery, co-secrétaire du syndicat en Côte-d'Or, comprend que c'est une piste envisageable : "si c'est un moyen de canaliser le virus, bien entendu !"
Mais rapidement, la syndicaliste apporte la nuance suivante : "notre priorité, c'est tout de même de garder les classes ouvertes. Jusqu'à présent, nous avons eu des conditions de classe difficiles, de plus, des vacances allongées impliquent une désorganisation des familles."
Selon elle, dans le monde enseignant, "on a constaté des postures d'élèves difficiles à retrouver, en maternelle notamment, liées au 1er confinement. On avait la première période d'école jusqu'aux vacances de Novembre pour combler le retard, on n'a pas pu le faire."
Concernant la suite des enseignements durant l'année scolaire : Mme Bernery soulève deux questions consécutives à une telle mesure : "Cela va demander un effort d'adaptation pour les familles, de garder les enfants à la maison pour une période plus longue !" et l'autre aspect, plus pédagogique "comment récupérer le temps perdu pour boucler les programmes ? Les enseignants sont déjà au maximum !"