Coronavirus : une amélioration de la qualité de l'air toute relative

En application depuis 7 semaines, les mesures de confinement ont un effet direct sur la qualité de l'air. Les effets sur la pollution liée au trafic automobile sont visibles. La pollution liée aux particules fines en revanche n'enregistre pas de baisse significative.

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Principale cause de la pollution de l'air liée au dioxyde d'azote (NO2), la baisse de 70 % du trafic automobile a des effets directs sur la qualité de l'air. Depuis que les mesures de confinement sont en application, la baisse des concentrations en dioxyde d’azote est estimée entre 50 et 60 % selon les évaluations de l'association Atmo BFC. Chargé d'études et de communication, Aymeric Agostini nous explique : "Depuis le 17 mars, on observe une baisse marquante des concentrations en dioxyde d'azote. On pouvait s’y attendre car directement c'est lié au trafic automobile ".

Sur le graphique suivant, les quatre courbes de couleurs représentent différents lieux passants de l'agglomération dijonnaise. Tous ces lieux sont à proximité d'une zone de trafic routier. Depuis le 17 mars, la valeur de ces courbes montre que les concentrations de dioxyde d'azote sont inférieures à une période hors confinement. 
 


 

Un retour à la hausse ces derniers jours

Mais depuis la mi-avril, les indicateurs de certaines stations de la région sont repartis à la hausse. Une hausse toutefois incomparable à une période hors confinement. Après plusieurs semaines de fléchissement, la pollution de l'air liée au dioxyde d'azote augmente. C’est notamment le cas à Dijon. Pour l'heure, il est encore impossible de déterminer l'origine de cette évolution. Elle peut être causée par une augmentation du trafic routier ces derniers jours comme par les conditions météorologiques.

  

Particules fines : un pic de pollution évité de justesse

De son côté, la pollution de l'air liée aux particules fines n'enregistre pas de baisse. Pourtant, ces particules se dégagent de secteurs qui ont tourné au ralenti à l'instar de l’agriculture, l’industrie ou encore le trafic automobile. Dernière source importante d'émission de particules fines, seul le chauffage a tourné en plein régime durant le confinement.

Depuis le 17 mars, les concentrations journalières émises ne diffèrent pas d'une période hors confinement. La faute aussi à la météo enregistrée durant les six premières semaines. « Avec des anticyclones et peu de vents comme cela a été le cas, ce que l’on émet ne peut pas être évacué. Les particules fines restent sur place, au dessus de notre tête » explique Aymeric Agostini. 

Comme ce graphique l'illustre, les marqueurs restent haut magré le confinement. Le 28 mars dernier, ils ont même flirté avec la barre des 50 µg/m³. C'est le seuil limite pour déclencher un pic de pollution
 
 


Des résultats temporaires


Cette période offre un objet d'étude à taille réelle pour les professionnels comme Aymeric Agostini : 
« La qualité de l’air c’est beaucoup de théorie et pour la première fois on a la possibilité d’avoir une expérimentation grandeur nature ».

Contrairement aux habituels « scénarios » qu'établit par exemple le professionnel, ce confinement apporte des éléments directement observables en terme de pollution de l’air. Le ralentissement du trafic automobile, comme la fermeture des usines ou la baisse de l'agriculture ont permis de mettre en lumière leur impact sur la qualité de l'air.

Toutefois, ces résultats mitigés ne sont que temporaires. Le déconfinement devrait entrainer le retour à une situation normale. Mais Aymeric Agostini l'espère, cette démonstration "grandeur nature" pourrait avoir des effets sur les mentalités  " Cela sensibilisera peut-être les pouvoirs publics. Et cela peut mener à de nouvelles politiques en faveur de la qualité de l'air."

 
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