La troisième vague de l'épidémie du Covid-19 relance le débat sur un nouveau report des élections régionales et départementales de juin, une suggestion fermement rejetée par les élus locaux et la droite. Le sort de ces élections dépend d'un avis du Conseil scientifique d'ici deux semaines.
Le report des élections régionales et départementales, prévues initialement en mars puis les 13 et 20 juin est actuellement dans les discussions, car suspendu à une clause de revoyure figurant dans la loi entérinant le report de trois mois de ces scrutins. Cette clause existe afin de permettre le déroulement des élections dans de bonnes conditions sanitaires, suivant les recommandations du rapport Debré rendu à la mi-novembre.
Or, la loi précise que le Conseil scientifique doit remettre au gouvernement un avis avant le 1er avril sur "l'état de l'épidémie de Covid-19" et les risques sanitaires attachés à la tenue de ces élections.
En Bourgogne, les têtes de liste voient une "campagne compliquée"
Selon le journal "Le Figaro", le gouvernement envisagerait sérieusement le report du scrutin à l'automne. Alors qu'en Bourgogne, les principales têtes de liste sont déjà connues et ont lancé leur campagne. Pour eux, difficile de ne pas y voir une tactique politique.
Selon Gilles Platret, tête de liste Les Républicains, l'explication vient du fait que LREM ne pourrait pas gagner localement : "Le Président de la République a depuis longtemps l'ambition de repousser ces élections après l'élection présidentielle, parce qu'il sait que son parti, sans faire offense à qui que ce soit, n'est pas implanté localement et aura bien du mal à gagner une seule des élections régionales en France. Donc cette tentation de ne pas s'handicaper avec des défaites aux régionales avant la présidentielle, elle est très forte chez lui."
Pour Julien Odoul, tête de liste pour le Rassemblement National, une telle hypothèse ne passe pas : "On ne joue pas avec les élections impunément, on ne joue pas avec notre calendrier électoral, et surtout il y a une tentation de notre gouvernement, simplement peut-être, de passer outre ces élections."
Une manoeuvre du gouvernement pour oublier les municipales ?
Le gouvernement tenterait-il une manoeuvre en repoussant ces élections pour éviter le couac des élections municipales, qui s'étaient déroulées en plein début de la crise épidémique l'année dernière ? Pour Denis Thuriot, tête de liste La République En Marche, ce n'est pas à l'ordre du jour : "Pour avoir encore échangé une fois avec le Premier Ministre, les chefs de parti à la République en Marche et les alliés, il n'y a pas d'intention, à l'heure où je vous parle, de les repousser. Christophe Castaner l'a également confirmé. Ceux qui font des rumeurs, c'est qu'ils ont le temps, moi je vise surtout de convaincre les électeurs."
Une certitude demeure, si le gouvernement doit prendre une décision, elle devra s'effectuer dans les tous prochains jours, avant la fin du mois de mars.
Le reportage de Sébastien Kerroux et Anthony Capra
Intervenants :
- Gilles Platret, tête de liste Les Républicains
- Julien Odoul, tête de liste Rassemblement National
- Denis Thuriot, tête de liste La République En Marche