Grève dans l’éducation nationale : "Ça va être très dur pour les parents d’élèves demain"

Plus de la moitié des écoles maternelles et élémentaires devraient être fermées ce jeudi 13 janvier. Les fédérations de parents d’élèves soutiennent pleinement le mouvement même si, pour certains, la garde des enfants est un casse-tête.

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La mobilisation sera historique. Pour protester contre la gestion de la crise sanitaire dans les écoles, jeudi 13 janvier, 75 % des enseignants du premier degré devraient suivre le mouvement de grève selon les prévisions du SNUipp-FSU. Le premier syndicat du primaire annonce par ailleurs que plus de la moitié des écoles maternelles et élémentaires du pays seront fermées

"L’école est complètement désorganisée"

Dans certaines communes de Côte-d’Or, c’est encore plus. À Châtillon-sur-Seine, 11 des 18 classes que compte la ville seront fermées. À Montbard, "la mobilisation sera encore plus forte", assure la maire Laurence Porte, avec seulement deux classes ouvertes sur 24. "C’est important de marquer le coup", commente Philippe Roy, directeur de l’école primaire Jean Jaurès à Dijon. Les quatre enseignants de son établissement seront tous grévistes jeudi, l’école sera donc fermée. 

"Pas serein de laisser son gamin seul à la maison"

Si ce mouvement de grève dans l’éducation nationale s’annonce inédit, c’est aussi parce qu’il est grandement soutenu par les fédérations de parents d’élèves. "L’école est complètement désorganisée. On a subi des changements de protocoles sanitaires à un rythme effréné. Les parents comprennent l’état d’épuisement des enseignants, eux aussi le sont" observe Grégoire Ensel, président de la FCPE de Saône-et-Loire. "La grève est pleinement justifiée. Même des chefs d’établissement rejoignent le mouvement, c’est inédit. Mais ça va être dur pour les parents d’élèves demain", ajoute Bruno Ecard, président de la PEEP Côte-d’Or et Bourgogne. 

Car oui, pour les parents d’élèves, il va encore falloir s’adapter pour faire garder les enfants. "Mon mari peut se mettre en télétravail demain, mais c’est déjà arrivé que mon fils de 8 ans passe des journées entières seul. On est pas serein de laisser son gamin à la maison", témoigne Claire Blard, habitante de Mâcon et mère de quatre enfants. "On soutient complètement le mouvement, mais entre la grève, les protocoles Covid-19, les diverses maladies infantiles, c’est très compliqué", souffle Anne-Sophie Pageot, mère d’un élève de CM1 scolarisé à l’école Jean Jaurès de Dijon. À Chevigny-Saint-Sauveur, "on fait appel à mamie", lance Guillaume Ruet, maire de la commune et parent d’élèves. 

Mise en place du service d'accueil minimum

D’autres parents, en revanche, n’ont pas de solution. Dans ce cas, il existe une loi, instaurée en 2008, qui impose aux communes d’assurer un service d’accueil gratuit à partir du moment où plus d’un quart des enseignants d’une école sont grévistes. Mais là aussi, les mairies sont confrontées à des manques de personnel liés au rebond épidémique. "Cinq de nos huit écoles vont fermer jeudi. Des animateurs accueilleront les élèves qui n’ont pas d’autre choix. Mais la semaine prochaine, sera-t-on en capacité d’assurer le service de restauration par exemple ? On manque d’effectif", confie Guillaume Ruet. 

Quand d’autres communes se veulent plus rassurantes. "À Montbard, on est paré pour demain", confirme Laurence Porte, tandis qu’à Châtillon-sur-Seine, la commune peut compter sur suffisamment d’employés municipaux pour assurer la garde des enfants. De son côté, la ville de Dijon a précisé dans un communiqué qu'elle "sera dans l'impossibilité matérielle d'organiser ce service dans chaque école [...] Elle ouvrira un site d'accueil des enfants dont les parents n'auront pu trouver une solution de garde, dans la limite des places disponibles." Cet accueil se fera à la salle Camille Claudel, dans le quartier des Grésilles, sur réservation au préalable avec les services de la mairie. 

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