Après deux semaines de grève, les associations d'usagers du train contraints de trouver des solutions de substitution parfois coûteuses, s'organisent pour obtenir un dédommagement de la SNCF. Ils demandent une indemnisation exceptionnelle et urgente d'au moins 60% des abonnements.
Face à la longueur du mouvement, les associations d'usagers des transports rassemblent les réclamations financières des clients de la SNCF, des grandes lignes comme ceux des trains régionaux.
"L'essentiel, ce sont des collectifs d'usagers qui se tournent vers nous pour obtenir l'allongement de leurs abonnements ou une réduction sur les prochains abonnements", explique Bruno Gazeau, président de la Fnaut.
Certaines associations ont lancé une pétition sur le site internet Change.org, qui a recueilli plus de 60.000 signatures, pour obtenir un remboursement des abonnements.
Dans un communiqué vendredi, la Fnaut a demandé "que les abonnements hebdomadaires, mensuels et annuels, TGV, Intercités et TER, fassent l'objet d'une indemnisation exceptionnelle d'au moins 60% de leur montant, à valoir sur l'abonnement suivant, pour l'ensemble de la période de grève".
Une compensation à venir
Pour les abonnés de lignes TGV et Intercités, "du 22 mars au 19 avril, tous les jours de grève sont remboursés" intégralement, a expliqué vendredi Rachel Picard, directrice générale de Voyages SNCF, en précisant que cela valait "dès lors qu'on assurait moins d'un train sur trois" les jours de grève sur la ligne d'un abonné. Ces remboursements devraient être effectués "sur le mois de mai", a-t-elle ajouté.Les abonnés TGVmax, qui paient 79 euros par mois pour pouvoir voyager dans la majorité des trains grandes lignes, ont déjà "eu le forfait gratuit pour le mois d'avril", a indiqué Rachel Picard.
Il n'est pour l'heure pas possible de dire si ces mesures s'appliqueront à nouveau pour les prochains jours de grève. La SNCF n'est pas tenue légalement à de tels gestes commerciaux sur les grandes lignes.
Pour les trains régionaux, la situation est plus compliquée. Chaque région a signé une convention avec la SNCF, avec des "dispositions complètement différentes d'une région à l'autre", selon Bruno Gazeau, ce qui contraint les associations à négocier les dédommagements au cas par cas.
Une nouvelle convention avec la SNCF en Bourgogne-Franche-Comté
En Bourgogne-Franche-Comté, les élus de la Région négocient une nouvelle convention avec la SNCF et des indemnisations pour les abonnés et les voyageurs occasionnels.
"Attendons la fin de la grève comme à chaque fois", déclare le vice-président de la région Bourgogne-Franche-Comté, Michel Neugnot. 'Voyons avec la SNCF si elle appliquera de façon rétroactive ce qu'il y aura dans la nouvelle convention ou si la SNCF nationale acceptera de faire un geste".
En outre, les usagers ont dû trouver des solutions de substitution impliquant des surcoûts, liés au paiement de places de parking pour certains covoitureurs ou à l'obligation de prendre des taxis dans certains cas, ce qui nécessite aussi un dédommagement, estime t-il.