Les frères jumeaux sont décédés à quelques jours d’intervalle. Connus pour leur talent médiatique de vulgarisateurs scientifiques, ils sont venus lors d’événements dans l’Yonne et dans la Nièvre. Leurs travaux menés à l’université de Bourgogne ont fait polémique.
L’annonce du décès des deux frères Bogdanoff des suites du covid, à seulement six jours d’écart, provoque de nombreuses réactions. Leur visage, si particulier, était familier de plusieurs générations de téléspectateurs.
Eux qui se définissaient volontiers comme extra-terrestres sont à l’origine d’ovnis télévisuels. Leur émission la plus populaire reste Temps X, mais ils ont travaillé plusieurs années sur France Télévisions, avec « Rayons X » et « A deux pas du futur », sur France 2.
Les plus jeunes les ont découverts dans Fort Boyard en 2015 et 2016, en tant que professeurs de science et d’astronomie de la « Boyard Academy » !
Leur fantaisie et leur attrait pour le monde médiatique ont détonné dans le monde de la science conventionnelle. Ils ont eu l’occasion de passer en Bourgogne. Ils sont même les auteurs d’une thèse à l’université de Dijon.
La tête dans les étoiles, les pieds sur terre
C’est le nom de la manifestation à laquelle ils ont participé à Villeneuve-sur-Yonne, à partir de 2004. Sur les réseaux sociaux, l’ancien maire Cyril Boulleaux se souvient de leur venue, à plusieurs reprises, dans l’Yonne. « Grâce à leur talent d’orateurs et de vulgarisateurs, ils nous ont permis de nous familiariser avec certaines questions scientifiques et de mieux comprendre les mystères de l’univers ». L'évènement avait été immortalisé par l'indépendant de l'Yonne.
Cyril Boulleaux avait d’ailleurs publié en novembre un message vidéo reçu d’Igor Bogdanoff pour son anniversaire, un « souvenir de l’avenir » achevé par cette phrase « je sais que nous allons nous revoir d’une manière ou d’une autre ».
D’autres internautes se souviennent de leurs conférences données à Villeneuve, comme Jean-Claude qui « a toujours le prospectus de la manifestation, dédicacé par les frères Bogdanoff » ou Dominique qui se souvient avoir été « captivé par Temps X » dans sa jeunesse.
La fin du hasard
Les célèbres jumeaux sont les auteurs de nombreux livres qu’ils sont venus présenter dans d’innombrables salons partout en France. Dans la Nièvre, ils ont eu l’occasion de présenter leur ouvrage « la fin du hasard », sur les origines de l’univers, à Nevers, en 2014.
Nos confrères du Journal du Centre ont ainsi retrouvé une vidéo dans laquelle Igor et Grichka partageaient l’avis d’Einstein selon lequel « l’idée que l’ordre et la précision de l’univers seraient le résultat d’un hasard aveugle est aussi peu crédible que si, après l’explosion d’une imprimerie, tous les caractères retombaient par terre dans l’ordre du dictionnaire ».
A la question plus personnelle posée par le quotidien de leur origine à eux, ils répondaient « il importe moins de savoir de quelle planète nous venons plutôt que de déterminer quelle est notre galaxie d’origine ». Une réponse aussi mystérieuse que celle apportée aux interrogations sur leurs mutations physiques.
Une thèse controversée
Par un hasard inexpliqué, leur thèse en physique théorique débutée il y a 30 ans à Bordeaux est transférée au laboratoire de physique mathématique de l’université de Bourgogne en 1994. Grichka obtient son diplôme le premier en 1999. Igor, d’abord recalé, le valide en 2002.
C’est alors le début d’une polémique sur la portée de leurs travaux à la valeur scientifique « faible » selon certains experts. Une enquête commandée par l’université et le CNRS reste confidentielle, jusqu’à la divulgation d’éléments dans un article de l’hebdomadaire Marianne titré « le vrai visage des Bogdanoff ». Selon les rédacteurs du rapport, « aucun résultat mathématique n’est démontré ».
Les deux frères avaient alors dénoncé une « machination » de la communauté scientifique. Une longue procédure judiciaire est remontée jusqu’au conseil d’état. Le texte de l’expertise n’a jamais été publié. L’université de Bourgogne avait alors confirmé la régularité de l’attribution de leurs diplômes, validés par un jury dont la décision n’avait pas à être remise en cause.
Une chose est sure, si leurs travaux sont bien répertoriés en Bourgogne, les frères Bogdanoff n’ont pas usé leurs combinaisons spatio-temporelles sur les bancs des amphithéâtres de Dijon.