On assiste à une flambée des prix des vins de Bourgogne, mais sont-ils encore accessibles ?

Des prix qui débutent à 40 euros la bouteille pour grimper jusqu'à plusieurs centaines d'euros, le vin de Bourgogne deviendrait-il un objet de luxe ? Nous avons demandé à un caviste indépendant son avis sur la question.

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La valse des augmentations du prix des bouteilles de vin devient vertigineuse. Une situation qui, pour Paul Jacrot, caviste à Ahuy (Côte-d'Or), explique le changement des habitudes des consommateurs.

Au vu des prix parfois exorbitants, les ventes de grands crus se font de plus en plus rares. "C'est très frustrant pour nos clients. Tous les jours, on entend des gens s'étonner de cette hausse."

Fini l'achat de premiers ou grands crus. Les prix commencent à 40 euros la bouteille et on constate qu'il n'y a pas vraiment de limite aujourd'hui. C'est pourquoi il y a un réel essor des appellations régionales : Pinot Noir, Chardonnay, les Hautes-Côtes ou bien l'Aligoté qui était un cépage autrefois dénigré, revient au goût du jour, avec des bouteilles à dix ou quinze euros.

C'est très frustrant pour nos clients. Tous les jours on entend des gens s'étonner de cette hausse !

Paul Jacrot, caviste

Les autres régions et les vins étrangers ont la cote

Chez ce caviste, on constate une augmentation des ventes de vin d'autres régions ou bien de l'étranger pour la consommation courante.

"On trouve de très bons rapports qualité/prix dans les vins étrangers, autour d'une dizaine d'euros, alors qu'aujourd'hui, en Bourgogne pour ce prix, on a des vins très classiques."

Les clients achètent également des vins de la vallée du Rhône ou du Bordelais qui ont su rester à un prix correct.

Comment expliquer cette augmentation ?

En premier, il y a l'augmentation des prix de la matière première des bouteilles (bouchons, verre). Mais cette hause reste marginale.

En deuxième, la baisse des récoltes ces dernières années. Il faut remonter à 2017 pour une année pleine. Cette raréfaction engendre une hausse des prix. En 2021, il y a eu d'énormes pertes de récolte. Les vignerons ont répercuté ces pertes sur le prix d'achat par conséquent sur les prix de vente. 

Enfin, la Bourgogne est une région très exportatrice. La part qui reste sur le marché français se réduit d'année en année. "La bourgogne c'est petit, et c'est la région qui subit la plus grosse pression de la demande mondiale, donc forcément, les prix se sont envolés."

Les vins de Bourgogne restent les plus demandés dans le monde, d’après 42 % des 625 acheteurs et distributeurs de vins fins membres du réseau britannique Liv-Ex (répartis dans 44 pays et sondés en novembre 2022).

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