En décembre 1999, les tempêtes Lothar et Martin ont traversé toute l'Europe, occasionnant des dégâts considérables. Vingt ans après, cet événement a fait changer beaucoup de choses que ce soit dans la manière de travailler des prévisionnistes de Météo France ou dans celle d'exploiter nos forêts.
Les tempêtes de décembre 1999 sont restées dans toutes les mémoires. Vingt ans après, nous sommes retourné voir Météo France. "C'est une tempête qui était plus importante que ce qu'on avait prévu. On était plutôt de l'ordre de 100 à 110 km/h. Et sur le nord de la France, ça a atteint des valeurs de 130 ou 140 km/h", indique Denis Thévenin, le directeur de Météo France Dijon.
En même temps, il y avait le problème de la diffusion de l'information au public. À l'époque, le système de vigilance n'existait pas et seulement les autorités et les acteurs de la sécurité étaient prévenus. Mais les médias et le grand public n'étaient pas avertis par ces anciennes procédures."
"Pour l'avertissement du grand public, la procédure vigilance a été mise en place début 2001, soit un an après pratiquement. Elle permet d'informer beaucoup plus largement que l'ancienne procédure." Les Français sont désormais familiers des alertes orange en cas de vents forts, de pluies intenses ou de canicule.
Dans la forêt domaniale de Châtillon-sur-Seine, les vents ont soufflé jusqu'à 148 kilomètres par heure. François Vernevaut travaille à l'Office national des forêts. Il était là il y a vingt ans. "Au début, on ne se rendait pas compte de l'étendue des dégâts, se rappelle-t-il. Il y a eu environ 300 000 mètres cubes de bois abattus par la tempête. Deux tiers étaient des bois complètement renversés. Il y avait des zones où il n'y avait plus rien. Et un tiers où c'était disséminé. Ce qui a représenté environ dix années de récolte en seulement deux heures."
Depuis, les pratiques professionnelles ont évolué pour limiter les conséquences des tempêtes. "Quand on ouvre une parcelle, on l'ouvre à l'inverse des sens du vent. Et surtout on évite de faire des blocs homogènes, c'est-à-dire de faire une résistance au vent. On a aménagé la forêt pour qu'il y ait différentes hauteurs de peuplement, ce qui s'appelle la futaie irrégulière. Ça permet de stabiliser un peu mieux les arbres."
Vingt ans après, les stigmates de la tempête de 1999 ont disparu. Dans la forêt domaniale de Châtillon, seul un endroit nous rappelle encore son existence. Une parcelle où rien n'a bougé, une zone-témoin pour permettre à des chercheurs d'étudier l'évolution de la nature.