Les très fortes chaleurs ont desséché les plants de cassis juste avant la récolte. Les producteurs ont bousculé leur organisation pour sauver ce qui peut l'être. Certains travaillent même 24h sur 24. Mais les quantités devraient être exceptionnellement faibles cette année.
Des feuilles brûlées, des fruits tombés au sol avant d'être récoltés. La canicule ces derniers jours a durement touché les cassissiers de Bourgogne. Florent Baillard, producteur à Merceuil en Côte-d'Or, n'avait jamais vu un tel coup de chaud.
"On s'est organisé pour essayer de sauver la récolte, de répondre aux demandes de nos clients et de respecter un minimum de qualité dans nos fruits, explique-t-il. Donc on travaille 24 heures sur 24. On a monté plusieurs équipes, on a loué du matériel pour cela."
Quantités très faibles
À une trentaine de kilomètres, on se hâte aussi dans les parcelles. À Concœur, Jacques Brocard et son équipe sont sur le pied de guerre. Son exploitation s'étend sur 35 hectares et il sait que cette année la récolte sera loin des 130 tonnes de l'année dernière.L'homme est forcément un peu amer. "Chaque jour, c'est cinq, dix, quinze tonnes qui tombent. Tout simplement. C'est quand même un sentiment de frustration où la semaine dernière, on a vu en quatre jours notre récolte fondre de 70 / 80 %", regrette le producteur.
Les quantités sont donc exceptionnellement faibles cette année. Il est d'ores et déjà acquis qu'il sera impossible de livrer aux transformateurs de cassis les volumes souhaités. Au-delà des producteurs, c'est toute une filière qui est dans l'inquiétude. Une réunion de crise doit avoir lieu entre les différents acteurs pour évaluer la situation.
La France est le 3e pays producteur de cassis en Europe
. "Les dégâts liés aux pics de chaleur sont considérables sur l'ensemble des régions de production (Bourgogne, Val de Loire, Rhône-Alpes et Oise) et sur toutes les variétés, en particulier sur les deux variétés « Noir de Bourgogne » et « Blackdown », cultivées uniquement en France et caractéristiques du terroir national", indique l'AFIDEM (Association des Fruits et Légumes Transformés).
"Les pertes se traduisent par des baies de cassis cuites, desséchées et totalement perdues en chutant au sol avant récolte. Un phénomène d'une telle ampleur n'avait jamais été observé auparavant. Si la chute des baies est variable d'une parcelle à l'autre, elle est constatée partout. Elle touche en moyenne 50 % de la récolte et peut même atteindre 100% dans certaines situations.
Les dégâts vont même jusqu'à toucher la plante elle-même dans certaines situations, avec des feuillages grillés, brûlés par la chaleur, pouvant faire craindre des répercussions sur la prochaine récolte", assure l'AFIDEM.