La Chine a officiellement levé son embargo sur la viande de bœuf française. Une mesure prise en 2001 après la crise de la vache folle, qui était depuis toujours en vigueur. Les éleveurs espèrent que cela va ouvrir de nouveaux débouchés, en particulier pour une viande de qualité.
Lundi 25 juin, lors de son déplacement en Chine avec le Premier ministre, Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, a signé un protocole d’exportation qui rouvre le marché chinois aux producteurs français de viande bovine.
Quel est le poids du marché chinois ?
Un énorme débouché pour les producteurs français : la Chine est le premier marché mondial, et la consommation de viande bovine y est en constante augmentation. L'accord prévoit l'export de 30 000 tonnes de viande française par an vers la Chine.
La procédure a été accélérée pour que les viandes françaises accèdent au marché chinois dès le mois de juillet 2018. Il s’agira de viandes de bovins de moins de 30 mois, sans os, congelées ou réfrigérées, entières ou hachées. Le gras recouvrant la carcasse, de qualité alimentaire, pourra bénéficier des mêmes conditions d’exportation.
Une dernière étape reste à franchir : l’administration chinoise compétente doit agréer les entreprises françaises candidates à l’exportation après l’inspection sanitaire conduite en France du 30 avril au 9 mai dernier. Le rapport d’inspection vient d’être communiqué aux autorités françaises.
Les éleveurs de Bourgogne sont-ils prêts ?
Pour les éleveurs français c'est un appel d'air au moment où en France on consomme de moins en moins de viande. Mais ils ne veulent pas trop s'enthousiasmer. A l'image de Didier Ramet, éleveur de Charolais à Limon dans la Nièvre : C'est une bonne nouvelle, dit-il, puisque trouver un client supplémentaire par les temps qui courent c'est toujours intéressant... Après on ne sait pas dans quelles conditions ce sera fait : le volume qui est exporté, c'est une chose, mais il faut que le prix qu'ils proposent rémunère notre travail.
Deuxième importateur mondial de viande de boeuf, la Chine en fait venir plus de 700.000 tonnes par an, essentiellement d'Australie, de Nouvelle-Zélande ou d'Amérique du Sud. Face à cette concurrence, la race charolaise a une carte à jouer, sur le segment de la qualité.
Jérôme Deboux, éleveur bovin adhérent du Herd Book Charolais, à Chougny (58), explique : « On est déjà prêts, ça fait longtemps qu'on est prêts. Chez nous on travaille à l'ancienne, et ce n'est pas péjoratif du tout. Nos animaux sont à l'herbe, la viande est de qualité génétiquement et environnementalement parlant" . De plus, la traçabilité, la sécurité sanitaire assurée, la France est un des pays les plus aux normes, ajoute l'éleveur.
Reportage : Remy Chidaine / Tania Gomes
Montage : Cécile Frèrebeau
Didier Ramet : éleveur bovin à Limon (58) / Jérôme Deboux : éleveur bovin adhérent Herd Book Charolais à Chougny (58