La "chasse au diesel" menace "d'impacter violemment l'emploi" dans l'industrie automobile et notamment chez PSA, où "18.000 emplois européens
dépendent" de ce type de moteur, s'inquiète mercredi le syndicat FO du constructeur français.
Dans un communiqué, la première force syndicale du groupe PSA exprime "sa vive inquiétude sur les conséquences industrielles, économiques et sociales de la véritable chasse au diesel qui s'intensifie depuis quelques mois".
Selon FO, "18.000 emplois européens dépendent du diesel" au sein de l'entreprise qui, fin 2015, employait près de 88.000 salariés en Europe.
Avec 5,5 millions de véhicules roulant au diesel, la France est la championne d'Europe des voitures "sales" selon une récente étude de l'ONG Transport et Environnement.
Le gouvernement a promis de resserrer progressivement la fiscalité entre l'essence et le diesel, déjà redescendu à 52,7% des immatriculations neuves françaises depuis début 2016, contre 63,9% deux ans plus tôt.
Mercredi, des députés, dont l'ancienne ministre PS Delphine Batho, préconisent dans un rapport la fin des avantages fiscaux du diesel en cinq ans et des normes européennes plus strictes.
Cette politique représente une "menace sociale" qualifiée "d'immense" par le délégué central de FO-PSA Christian Lafaye, cité dans le communiqué,
qui évoque "une aberration écologique mais aussi industrielle".
Selon lui, le diesel est "une technologie propre" notamment parce qu'un moteur de ce type "consomme 25% de carburant en moins et émet 15% de CO² en moins". En ce sens, il dénonce "toute tentative idéologique pour freiner cette technologie et risquer d'impacter violemment l'emploi avec des conséquences sociales dramatiques".
Pour la CFTC, en revanche, il faut que le Groupe PSA "aille au plus vite dans la transition énergétique - ce qu'il a commencé à faire - c'est
à cette condition-là qu'on sauvera tous ces emplois".
"Aller à l'encontre de la modernité, ce serait se mettre en danger", poursuit son représentant, Franck Don, en appelant le gouvernement à "laisser le temps
nécessaire pour faire cette transition".
De la même manière, FO réclame des aides pour les constructeurs, en cas de baisse continue des ventes diesel, afin qu'ils puissent "reconvertir leur outil industriel pour le maintenir en France".
Les débats autour du diesel, accusé par EELV d'être responsable "de 42.000 morts prématurées par an", ont redoublé d'intensité depuis que Volkswagen a avoué il y a un an avoir truqué 11 millions de véhicules diesel pour les faire passer pour plus propres qu'ils n'étaient.