La bisontine Claire Bouiller n'est pas auteure à plein temps. Passionnée de littérature jeunesse, elle a signé deux albums dont le très bel album "Un loup dans le potager".
Comment êtes-vous devenue auteure de littérature jeunesse ?
Mon premier livre, Le crabe aux pinces noires, a été écrit sous le coup de l’émotion suite à la marée noire de l’Erika.
J’ai longtemps vécu en Bretagne. J’allais avec les enfants sur les plages mazoutées et j’ai assisté et participé à la remise en état du littoral.
Un jour, une libraire m’a suggéré d’écrire sur ce sujet et elle m’a donné les coordonnées de certains éditeurs. J’ai trouvé le titre très vite, en référence à Tintin.
Pour Mijade, la maison d’édition belge, éditer un livre sur la marée noire était un vrai pari. C’est très rare.
Il paraît que certaines classes l’étudient de temps en temps lorsqu’il y a une nouvelle marée noire, ce qui heureusement arrive de moins en moins souvent.
Comment est né Un loup dans le potager ?
Un Loup dans le potager est une histoire très différente sur l’amitié et la rédemption.D’habitude, le loup est plutôt menaçant pour ses voisins.
C’était au moment de la crise de la vache folle alors je me suis demandé ce qu’il se passerait s’il décidait de ne plus manger de viande et de cultiver son potager.
J’y ai aussi mis des choses personnelles : les confitures de ma grand-mère, les grains de maïs colorés de mon fils et les valeurs de partage et de coopération qui me sont chères.
Vous avez un autre métier : pourquoi écrivez-vous ?
Écrire a toujours été mon moyen d’expression. Depuis toute petite, j’écris des poèmes, des histoires.
J’ai toujours rêvé d’avoir mon nom sur un livre, de donner naissance à un livre.
Travailler avec une maison d’édition (l’éditeur Belge Mijade en l’occurrence) et échanger avec un illustrateur comme Quentin Gréban ont été une expérience très enrichissante, aussi passionnante que je pouvais l’espérer.
La première fois que Quentin m’a montré le loup, j’ai eu l’impression qu’il était né une deuxième fois. Sans lui, le loup serait différent ; il n’aurait pas ce grain d’un album du Père Castor.
Pour vous qui étiez enseignante avant de devenir inspectrice de l’Éducation nationale, que représente la littérature jeunesse ?
La littérature de jeunesse aide à comprendre le monde et aide les enfants à se construire.
Un enfant qui n’a pas de livre... l va lui manquer quelque chose, c’est certain !
Tous les enseignants s’appuient sur la littérature jeunesse.
Moi-même avant de devenir inspectrice en Franche-Comté, j’étais dirigeante d’un centre de classe transplantée en Bretagne.
Là-bas, je racontais beaucoup d’histoires bretonnes aux enfants et lorsque j’avais épuisé toutes les histoires connues, j’imaginais. Je n’ai jamais eu besoin de beaucoup me forcer pour inventer des histoires.
La publication d’Un loup dans le potager m’a beaucoup apporté. La première fois que j’ai rencontré une classe pour parler de mon livre, j’étais très émue.
J’espère pouvoir écrire à nouveau dans un futur proche car cela me manque et ce que j’écris en tant qu’inspectrice est très différent (rires).
J’aimerais proposer aux enfants des ouvrages qui les aident à comprendre des phénomènes actuels comme la violence, la guerre, l’immigration par exemple et qui leur transmettent des valeurs.