Cluny : des lycéens s’engagent pour l’environnement et le climat avec le club les herbes folles

Le club "les herbes folles" du lycée de la Prat's, à Cluny, en Saône-et-Loire, permet aux éléves d'agir pour l'environnement. Ils mettent en place des actions locales, comme le tri des déchets ou des cendriers interactifs, qui leur permettent d'agir à leur échelle.

Ils sont nés au moment où les premières alertes se faisaient entendre !

Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. Jacques Chirac, président de la République française, IV Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 

L’environnement et le réchauffement du climat sont devenus de véritables sujets de préoccupation et des enjeux planétaires.

Plus récemment, c’est une jeune adolescente de 15 ans, Greta Thunberg, qui s’est emparée du sujet. Suite à son discours devant la COP24, en décembre 2018, elle est devenue l’égérie mondiale de la défense du climat

Vous dites que vous aimez vos enfants plus que tout, mais vous détruisez leur futur devant leurs yeux. Extrait discours de Greta Thunberg, COP24 décembre 2018


Pour faire changer les choses, elle lance un appel à "la grève de l’école pour le climat". A la suite, dès janvier 2019, un nouveau mouvement voit le jour "Youth for climate" et de nombreux jeunes du monde entier font grève tous les vendredis.

La ville de Cluny, en Saône et Loire, n’échappe pas à ce phénomène.  Sur ce territoire rural,  dont l’objectif est de  devenir  un territoire à énergie positive d'ici 2050, des lycéens se sentent concernés. Ils rejoignent ce mouvement planétaire et manifestent devant le lycée de La Prat’s.

Greta Thunberg est une ado qui a une opinion. Certains adultes préfèrent penser que c’est une crise d’adolescence alors qu’il faudrait l’écouter.  Fiona, membre du mouvement "Youth for Climate" et du club "les herbes Folles" du lycée de la Prat’s

Car, dans ce lycée les jeunes n’ont pas attendu l’appel de Greta Thunberg pour s’engager pour la cause environnementale. En effet, depuis 2005, ceux qui le souhaitent se retrouvent régulièrement dans le club environnement baptisé "les herbes folles" pour mettre en place des actions qui protégeront l’environnement.

C’est le cas de Fiona, 16 ans élève de 1ère, sensibilisée à la nature dès son plus jeune âge par son père paysagiste. Elle aimerait que ses camarades s’engagent beaucoup plus.

C’est aussi le cas d’Aliocha 16 ans, président des "herbes folles". C’est lui qui a fait connaitre le mouvement "Youth for Climate" à Fiona.

Je pense qu’il est important de s’investir localement. Tout le monde doit faire un effort pour changer les choses, mais sans une politique favorisant l’environnement ce ne sera pas suffisant.

Car, le rêve d’Aliocha est que son lycée arrive le plus vite possible à une neutralité carbone.
 

♦ A Cluny, le lycée de La Prat's s'occupe d'environnement depuis plusieurs années


A la création du club " les herbes folles", en 2005, peu de jeunes étaient engagés pour cette cause.

C’est la conseillère principale d’éducation (CPE), Carole Jacquet-Dupuis, une femme soucieuse d’écologie, qui en est à l’origine :

Ma mission est d’animer et je m'intéresse à cette question. Je voulais que les jeunes soient sensibilisés à leur environnement immédiat et réfléchissent sur ce que l’on peut faire à notre échelle pour avoir un impact sur l’environnement. Le but était que les membres du club mène des actions concrètes qu'ils sensibilisent à leur tour leurs camarades à ces questions et les fassent adhérer au projet. 

Quand cette idée "folle"a vu le jour, le réchauffement climatique, l’économie circulaire, la sauvegarde des espèces, en un mot l’environnement, étaient des préoccupations marginales et peu de jeunes étaient mobilisés. La première année, seuls 4 ou 5 élèves se sont lancés dans l’aventure

Il leur a fallu beaucoup de courage car on les prenait pour des farfelus. Carole Jacquet Dupuis.

Aujourd’hui, ils sont 19 adhérents actifs soutenus par de nombreux sympathisants (lycéens et adultes).

Pour débuter, "les herbes folles" ont commencé par un sujet "simple" : la réduction des déchets en papier au sein de leur établissement.
Les lycéens ont mis en place des collectes de papier dans les classes, sans passer par les agents de service, qu’ils vont déposer dans un point de collecte. Très vite, l’internat a été associé à cette démarche, avec un tri plus général : canettes, produits d’hygiène.

Dès la première année, le club "les herbes folles" a atteint ses deux objectifs : protéger l’environnement et mettre en place un véritable apprentissage de la citoyenneté et du vivre ensemble, avec en plus le plaisir de mener des projets en communs. 

♦ Les lycéens ne manquent pas d'idés pour protéger la planéte


Après ces débuts encourageants, les projets n’ont cessé de se développer et de se diversifier au fil des ans.

• Toujours avec la volonté de limiter les déchets, par la suite, les élèves ont été sensibilisés à leur consommation à la cantine : " ne prendre que ce que je consomme pour ne pas jeter inutilement". L’équipe de la vie scolaire s’est mobilisée aux côtés des jeunes du club pour inciter les lycéens à réfléchir sur leur consommation, avec parfois des opérations "coup de poing". Le pain non consommé a été mis dans des sacs en plastique transparent qui ont été installés à l’entrée de la cantine. Impossible pour les jeunes d’ignorer le gaspillage.

• Des arbres ont été plantés pour embellir l’établissement et montrer que l’écologie n’est pas qu’une affaire de tri de déchets. Un mur végétal a été mis en place en utilisant les palettes données par une usine du coin et des plantes récupérées chez les uns et les autres.

• Des cendriers interactifs ont été installés dans le coin fumeur de la cour du lycée. Pour éviter les mégots jetés par terre, les lycéens mettent leurs mégots, comme un bulletin de vote, dans le cendrier où est inscrite la réponse qui leur convient.
C’est l’occasion pour eux de se rendre compte que si chaque jour, chacun fait un petit effort, on peut changer les choses.

• Depuis 3 ans, une "swap box" (boite d’échange) est installée dans le lycée pour recueillir les livres, jeux, vêtements dont les lycéens ne veulent plus afin qu’ils servent à d’autres. Ce projet est plus difficile à mettre en place car les lycéens n’ont pas encore le réflexe d’y déposer des objets.

Depuis le début, l’information et la communication est au cœur des préoccupations des lycéens . Et quoi de mieux que les réseaux sociaux pour se faire connaitre. Les lycéens alimentent une page Facebook à leur nom.
 
• La dernière action, une journée dédiée à l’évolution du climat et ses enjeux, date du 14 janvier 2020. Pendant toute une journée, tous les élèves des cinq classes de seconde ont été dispensés de cours pour se mobiliser sur l’événement sous le regard de leurs professeurs.

Deux conférences ont été organisées. Une pour questionner les enjeux du numérique et l’autre sur le thème "les océans en tant que moteur du climat", en collaboration avec la fondation TARA et le CLEMI. Cette dernière a été l’occasion d’initier les lycéens au décryptage des médias et les encourager à réaliser une vidéo sur "les réfugiés climatiques".

En effet, au lycée La Prat’s, solidarité et environnement sont indissociables :

Aujourd’hui, on constate que la solidarité est au cœur du développement durable. Carole Jacquet-Dupuis

Au cours de cette journée, les élèves de seconde ont réalisé un arbre en bois, l’arbre de l'engagement, destiné à accueillir les promesses de gestes "écolos"de leurs camarades. Un acte symbolique fort !
Pour les jeunes lycéens, la protection de l’environnement est également  l'occasion de se frotter à l’exercice de la démocratie. Depuis 2005, leur organisation a évolué. Huit commissions ont été créées (déchets, swap box, consommation d’énergie…), avec chacune à leur tête un chef de projet. Un excellent moyen d’apprendre à communiquer, se respecter, établir des règles et être ensemble pour avancer.

Loin des discours des colapsologues, pour ces jeunes lycéens, comme pour Greta Thunberg, "on peut encore réparer la terre".
 
Le Climat en tête des préoccupations de la jeunesse 
Selon une étude réalisée par le CREDOC début 2019,  pour les jeunes adultes (18-30 ans), l’environnement est devenu un enjeu majeur en tête de leurs préoccupations (32 % des réponses) devant l’immigration (19 %) et le chômage (17 %).
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