Nous allons être de plus en plus nombreux à travailler chez soi en raison du possible confinement pour lutter contre le coronavirus. Mais les réseaux de télécommunication vont-ils supporter cette affluence ?
« On s’y prépare tous, mais on est pas encore dans la situation où tout le monde n’est pas encore confiné » . Joint par téléphone, (je télé-travaille!), Virginie Blanquart, de RENATER reste sereine. Il y a de la marge ! RENATER est un vaste réseau de 12000 kilomètres de fibres optiques destiné à la communauté des chercheurs, des enseignants et de leurs élèves. Les universités de Bourgogne et de Franche-Comté sont desservies par ces tuyaux hyper performants. Des sortes d’autoroutes de l’information numérique qui desservent toute la France et même au delà puisque il y a des connections avec les homologues européens de Renater. Les « tuyaux » qui desservent Besançon et Dijon ont un débit de 10 GB/s soit 10 000 méga-octets/s ou 10 giga-octets/s…Cela va très vite !Mais si un des géographes de l’université habite dans un village en zone blanche ou pas encore desservi par la fibre, il ne pourra pas télécharger ses fichiers pour travailler de chez lui comme si il était à l’université ni échanger avec ses collègues en visioconférence !
Dans le Doubs, la fibre optique se déploie progressivement. La fibre optique permet de transmettre des données informatiques à la vitesse de la lumière. Tous les habitants et entreprises du Département du Doubs d’ici fin 2022 devraient être raccordés en fibre optique.
« Ce qui est important, explique Virginie Blanquart, est le lien avec le prestataire internet, nous avons des accords par exemple avec Orange ». En fait, pour travailler chez soi, si l’on fait l’analogie avec un arbre, il ne suffit pas d’avoir un tronc solide ( réseau de son entreprise) il faut aussi avoir de bonnes branches sur lequel se pose notre petit nid douillet.
Il est certain que dans les jours qui viennent nous allons devoir partager la « bande passante », c’est à dire la « quantité d'informations pouvant être transmises simultanément sur une voie de transmission ». par Orange, Bouygues, SFR ou Free.
Les entreprises peuvent faire appel à des opérateurs telecom plus spécialisés. A Besançon, Netalis a plus de deux cents clients, des petites ou des grandes entreprises. « Il y a trois semaines, on a compris que la vague allait arriver chez nous et qu’il fallait s’y préparer »`explique son dirigeant et cofondateur Nicolas Guillaume.
Là aussi, pas d’inquiétude les réseaux ont prévu large « Il faut savoir, affirme Nicolas Guillaume que chez les opérateurs d'une certaine envergure tels que Free, Orange, Bouygues, SFR, ou des plus petits opérateurs comme Netalis, les interconnexions entre les villes jusqu'en "cœur de réseau" sont toutes surdimensionnées pour encaisser une montée en charge subite comme c'est le cas avec l'épidémie."
[Thread] Non, Internet ne VA PAS SATURER.
— Niko GL (@nkgl) March 14, 2020
Voici pourquoi :
1- Les interconnexions des opérateurs en France sont largement dimensionnées
2- C'est le job des opérateurs d'avoir toujours d'importantes capacités en réserve
3- Ce qui va saturer, ce sont les plateformes d'hébergement https://t.co/5CirfomxsT
Une plateforme d’hébergement, c’est « un service en ligne hébergé à distance » par exemple c’est ce qu’utilise le CNED ( enseignement à distance) ou ce que propose Microsoft teams. Aujourd’hui, ces plateformes ont eu quelques soucis;
#pronotes #ent #cned #atrium Toutes les plateformes de l'EN plantent. Blanquer a menti une fois de plus. Les seuls à être prêts ? Les profs qui essaient de déposer leurs cours.
— rodolphe (@rodolpheaix) March 16, 2020
Le responsable informatique du #CNED qui passe de 10 gosses sur un bateau qui ont le Wifi une fois pas mois dans les ports, à 3 millions de collégiens à la maison et assoiffés de savoir. #ContinuitePedagogique pic.twitter.com/IAtFVDaOH7
— chappet christophe (@cchappet) March 16, 2020
Pour Nicolas Guillaume, « l’hébergement est souvent le parent pauvre d’un projet internet ».
Aujourd’hui, les utilisateurs d’un outil en ligne pour faciliter le travail d’équipe ( document collaboratif, stockage en ligne, visio conférence… ) en ont fait les frais. Microsoft Team a « lâché » une partie de la journée.
❌ Au plus mauvais moment, @MicrosoftTeams tombe en panne !! Nos outils ne sont pas prêts à supporter la charge ? https://t.co/vcbOS8oCOI#simplifier #numerique #teletravail
— strat&SI (@Strat_et_SI) March 16, 2020
Il ne suffit donc pas d’emporter son ordinateur portable sous le bras pour pouvoir travailler à domicile. Faut-il déjà en avoir un et qu’il soit équipé pour pouvoir ouvrir des logiciels professionnels!
Des salariés ont pu emporter leur ordinateur de bureau mais cela peut poser une question de sécurité. Les informaticiens craignent que d’autres virus, cette fois-ci purement informatique, contaminent les ordinateurs d’entreprises.
Avant cet essor soudain du travail à domicile, de nombreuses entreprises avaient déjà mis en place des VPN, Virtual Private Network (réseau privé virtuel). « Ce sont des tunnels privés, explique Simon Péborde, informaticien à France 3 BFC . Il n’y a que ceux qui ont le droit d’y aller qui voient ce qu'il s’y passe ». Encore faut-il que ces « tunnels » acceptent beaucoup de voyageurs…
Télétravail imposé. Dommage que l'entreprise dans laquelle je bosse n'a rien prévu pour. Leur VPN est limité à 5000 connexions pour toute la France, ce qui est largement trop peu, donc pour le moment je patiente
— Cocomancien (@Cocomancien) March 16, 2020
Mon 1er jour en télétravail :
— Quarosify (@Quarosify) March 16, 2020
-VPN a distance qui ne fonctionne pas
-Pas de mail
-sieste à moitié
Mouais....#Coronamaison #coronavirus #confinement #teletravail #StayHome pic.twitter.com/j8mSCG9mWo
On l’a vu pour ce premier jour de télétravail, les informaticiens des entreprises ont été très occupés pour donner les accès, préparer les machines, mais les bugs sur certaines plateformes n'ont pas pu être évités. Là aussi, nous allons apprendre à nous adapter.
?[ #CORONAVIRUS / #COVID19] Appel au renforcement des mesures de vigilance #Cybersécurité
— Cybermalveillance.gouv.fr (@cybervictimes) March 16, 2020
Risques accrus de #cybermalveillances : hameçonnage/#phishing, rançongiciel/#ransomware, #virus, #FOVI, #escroqueries, #FakeNews...
Suivez nos recommandations ? https://t.co/CJ8LikCmgh pic.twitter.com/xh4QOcIX7D
Un conseil pour éviter les mauvaises surprises : lire les recommandations de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information. Des conseils pour éviter les écueils du nomadisme numérique. On a déjà fort à faire avec le coronavirus, mieux vaut se prémunir contre les attaques virtuelles !