Le docteur Damien Pollet, guéri d'une forme sévère du Covid-19, a repris ses consultations de médecin généraliste à Salins. Pour lui, il est primordial de s'occuper des malades atteints des maladies graves hors celle provoquée par le coronavirus.
Lors d'un précédent entretien via nos webcams, Damien Pollet avait confié à Sarah Rebouh qu'il était bien décidé à reprendre le cours de sa vie : "Je vais continuer à vivre." Le médecin géneraliste de Salins était de nouveau chez lui après avoir passé cinq jours à l'hôpital, au CHU Minjoz de Besançon, dans une unité dite "covid+", spécialisée dans la prise en charge des formes sévères du covid-19.
Aujourd'hui, le médecin estime qu'il est sorti d'affaire. Il estime qu'il n'est plus contagieux et qu'il est protégé par des anti-corps tout en précisant qu'il n'y a pas de recul sur cette maladie et qu'il est difficile de savoir ce qu'il en est réellement.
A son cabinet, il prend toutes les précautions nécessaires pour protéger ses patients et se protéger d'une éventuelle contamination. La semaine dernière, il n'a soigné qu'un seul patient atteint du Covid-19. D'une trentaine d'actes quotidiens, le médecin ne soigne que hui à dix patients. Du coup, il prend plus de temps avec eux. "Un vrai bonheur pour moi ! " remarque-t-il.
Pour lui, le plus important actuellement est d'inciter les patients atteints de maladies graves de venir consulter leurs médecins. Une déclaration également faite par les praticiens hospitaliers.
"Il faut à tout prix, reprendre les bons réflexes du suivi médical parce qu'on risque d'avoir des vrais gros problèmes complétement en dehors du Covid"
De son expérience de malade, il a été frappé par la rapidité avec laquelle le Covid-19 pouvait tuer des êtres humains. Et il s'interroge toujours sur les raisons pour lesquelles certains malades, jeunes et/ou en bonne santé, ne se remettent pas des attaques du coronavirus.
"Cette question de l'injustice de la maladie revient souvent"
Quant à sa pratique de la médecine, elle ne devrait pas être boulversée par sa récente expérience à l'hôpital.
"Chaque cas qui entre dans mon cabinet, est de toute façon un cas particulier qui ne sera jamais traité comme le suivant et comme le précédent. C'est le principe de la médecine de famille, s'adapter à chaque personne qui entre dans son cabinet".
Et l'Aprés ? Le médecin jurassien espère surtout une prise de conscience;
"J'espère que l'on va revaloriser les métiers de l'hôpital et de la médecine. Quand on voit le courage qu'ont ces femmes et ses hommes par rapport aux salaires qu'ils touchent, je pense qu'il va falloir vraiment redistribuer l'argent."
Un message qui était à l'ordre du jour en France avant la diffusion planétaire du coronavirus.