Après les annonces du ministre de la santé Olivier Véran, les visites doivent reprendre dans les EHPAD. Mais dans certains établissements, pour permettre des visites en toute sécurité, la mise en place prend du temps.
"Nous ne voulons prendre aucun risque. Soyons sérieux." Prévient directement Patrick Deville, directeur de l'EHPAD le cercle des aînés à Nevers. " Ici, nous avons la chance d'avoir un grand parc, les familles peuvent venir sans entrer dans l'établissement. Nous avons changé une des vitres qui donne sur l'extérieur pour mettre une vitre en plexiglace et ainsi leur permettre de communiquer." explique le directeur. Ces "parloirs externes" sont ouverts à tous les résident qui en feraient la demande mais se limiteront à des rencontres de trente minute.Des visites sous forme de parloir sans contact physique
À Nevers comme dans tous les EHPAD de la région, les cerveaux ont chauffé toute la journée. Après les annonces du Premier ministre, Edouard Philippe et du ministre de la santé Olivier Véran, dimanche 19 avril, c'était aujourd'hui au tour des établissements de plancher. Gage à chacun d'organiser les "droit de visite" mis en place dès le lundi 20 avril. S'il sera toujours impossible de "toucher la personne" un "contact visuel" serait possible lors de ces moments de rencontre.— Préfet Bourgogne-Franche-Comté, Préfet Côte-d'Or (@Prefet21_BFC) April 20, 2020
Une mise en application retardée pour certains
Après avoir planché toute la matinée, le directeur et son équipe (soignants, animateur, pyschologue) ont donc organisé les nouveaux temps de rencontre. Les premiers se sont déroulés dans l'après-midi.
Dans cet EHPAD de Nevers, le directeur avait déjà permis à titre exceptionnel d'organiser des rencontres pour des personnes en grande détresse ou en fin de vie. Hautement protégé, le membre de la famille ne pouvait avoir aucun contact physique avec son parent, mais pouvait tout de même le voir et échanger un temps.
Mais dans plusieurs autres établissements contactés, la mise en place devrait prendre plus de temps, faute d'installations adéquates.
C'est notamment le cas à Vignoles, près de Beaune, où l'établissement Saint Vincent de Paul a étudié la question des visites ce matin. Il a également été décidé qu'un dispositif de visite par parloir verrait le jour la semaine prochaine. Le temps qu'il faut pour installer et réunir le matériel, à commencer par la vitre en plexiglace.
Son directeur, James Bontemps nous explique : "on va mettre à profit une de nos salles qui donne un accès direct depuis l'extérieur. Un seul parent à la fois pourra venir, il sera équipé de masque et de gants. Une vitre en plexiglace le séparera du résident. Il n'y aura donc aucun contact physique. Les visites dureront vingt minutes et après chaque visite la salle sera désinfectée."
Un contact uniquement visuel
Au total, il pourra ainsi y a voir un maximum de cinq visites par jour. Comme dans l'établissement de la Nièvre, toutes devront se faire sur rendez-vous et elles concerneront tous les résidents qui en feront la demande.
Le "contact visuel" promis par Olivier Véran sera donc assuré et permettra d'offrir un autre contact que celui des échanges via les applications de visioconférence.
Depuis plusieurs semaines, ces moyens de communication étaient priviligiés pour assurer un lien constant avec les familles. Des messages ou des photos étaient également envoyées aux familles. Toutefois, ces outils là devraient être conservés encore quelques temps. L'ensemble des établissements contactés nous l'affirment, la situation peut encore évoluer et peu croient à un retour à la normale le 11 mai.