Les entreprises ont été stoppées dans leur travail de rénovation autour de la basilique de Vezelay (Yonne). Les échafaudages à l'extérieur de l'édifice étaient en cours de démontage. Mais depuis quelques jours, une première entreprise a fait son retour sur le chantier.
"On devait finir à la fin du mois, dans trois jours. Mais là, on ne sait pas," dit Jean-Baptiste Théret.
Le conducteur des travaux de la Société Nouvelle le Bâtiment Régional (SNBR) spécialisée dans la restauration des monuments historiques, la taille de pierre et la sculpture, est dans l'attente du redémarrage des autres entreprises qui interviennent sur l'édifice.
Elles ont encore beaucoup de travail et besoin des échafaudages pour les cloches, le beffroi... Il y a aussi des couvreurs, une société qui installe un dispositif anti-pigeons, et trois autres entreprises de rénovation. "On attend, entre autres, un maître-verrier qui doit poser les vitraux," précise Jean-Baptiste Théret.
Impossible de dire pour l'instant quand est-ce que les travaux pourront être terminés. Tout dépend du redémarrage et des conditions dans lesquelles il se fera.
La SNBR est pour le moment la seule à avoir repris "au plus vite, depuis une quinzaine de jours, en respectant les mesures réglementaires, avec des masques, du gel hydroalcoolique, et des gants".
"Nous sommes 3 seulement sur le chantier, au lieu de 6 habituellement," explique Jean-Baptiste Théret. "Nous avons complètement démonté l'échafaudage à l'intérieur et à moitié celui qui est à l'extérieur".
"Ce sont les plus grands échafaudages de l'entreprise. Ils font 26 mètres de hauteur. Il faut compter un mois et demi pour les monter ou les démonter".
Des travaux de grande envergure
Depuis 2014, plusieurs tranches de travaux ont été nécessaires pour la rénovation de l'ancienne abbatiale de Vézelay. Ils ont été menés dans le cadre de l'Opération Grand Site (OGS). Lancée en 2018, la dernière phase travaux concerne la façade occidentale et l'avant-nef.
En 1840, la restauration complète de la basilique, alors à l'état de ruines, avait été confiée par Prosper Mérimée à Viollet Le Duc alors tout jeune architecte. Cette restauration avait duré 20 ans.
Une partie du patrimoine à l'arrêt
L'institut National des Métiers d'Art (INMA) a réalisé une enquête en ligne pour dresser un état des lieux du secteur, identifier les besoins et réfléchir aux solutions d'accompagnement vers une sortie de crise.Cette enquête a été réalisée du 30 mars au 10 avril, auprès de 2000 professionnels des métiers d'art et du patrimoine vivant.
Parmi eux, 1 781 exercent un métier d'art et 337 sont labellisés Entreprises du Patrimoine Vivant. 74 % n'ont pas de salarié et 8 % en ont plus de 10.
- 42 % des répondants ont pu maintenir une activité au moins partiellement et 2 % une activité pleine en travaillant sur des commandes passées avant la crise, ou sur de nouvelles créations, ou en réalisant des tâches non directement productives.
Les participants sont partagés quant à leur perte de chiffre d'affaires :
- 37 % prévoient un chiffre d'affaire semestriel en baisse de 60 % par rapport à la même période de 2019.
- 29% estiment pouvoir contenir les pertes au-dessous de 40 %.
Pour ce qui est du second semestre, seuls 60 % se risquent à évaluer leur perte de chiffre d'affaires :
- Un quart des répondants prévoit une perte supétieure à 60 %.
- 22 % l'estiment à moins de 40 %.
L'annulation ou le report des événements et salons a des répercussions sur la commercialisation, l'approvisionnement et la trésorerie de ces entreprises.
Conséquences directe du confinement : 41 % des participants à l'enquête subissent des annulations de commande.
Les dispositifs d'aide annoncés début mars par le gouvernement, semblent bien accueillies :
- 45 % considère que les aides mises en place par l'Etat sont plutôt adaptées à leur situation.
- Plus de 67 % souhaite leur prologation après le confinement.
Parmi les propositions, outre le soutien à la trésorerie, une aide financière pour l'achat de matériels ou de machines et la consolidation des filières locales, notamment pour un accès mieux maîtrisé à la matière première, sont identifiés comme nécessaire à la reprise.