Côte-d'Or : l'abattoir mobile en passe d'être financé

Le financement de l'abattoir mobile devrait être bouclé d'ici la fin de l'été. Un projet porté par une éleveuse de Beurizot (Côte-d'Or), pour réinjecter de l'éthique dans nos assiettes, tout en limitant le stress des animaux.

Cela fait 4 ans qu'Emilie Jeannin bataille pour créer le premier abattoir qui se déplace de ferme en ferme. Cette éleveuse de bovins charolais, installée à Beurizot (Côte-d'Or), a réussi a lever les freins règlementaires. La voilà à présent en passe de finaliser le financement de ce projet unique en France. "L'investissement pour l'abattoir en tant que tel, c'est 1 million d'euros, explique-t-elle. Le projet dans sa globalité s'élève à 1,8 million d'euros, dont 600 000€ sont apportés par des investisseurs privés. Nous allons aussi chercher 250 000€ via le financement participatif". L'objectif est de boucler le financement d'ici la fin de l'été, avant d'enchaîner sur la construction de la structure mobile.
 

Une idée qui vient de Suède


Le concept d'abattoir mobile, Emilie Jeannin ne l'a pas inventé. L'éleveuse l'a déniché en Suède. Pour résumer, l'animal est accompagné par son éleveur dans une première remorque où il est très rapidement abattu. Le dépeçage et le découpage des carcasses ont lieu dans d'autres camions réfrigérés. D'après les promoteurs du projet, c'est la fin d'une mise à mort industrialisée et inhumaine.
 

"Ce moment où l'on met les animaux dans le camion, c'est un déchirement pour tous les éleveurs"

Sabine Miossec, éleveuse en Normandie et investisseuse dans l'abattoir mobile



Cette promesse a donc séduit des investisseurs privés français. Certains sont agriculteurs, d'autres vétérinaires, d'autres encore cadres dans des domaines qui n'ont rien à voir avec l'élevage. Mais tous veulent réinjecter de l'éthique dans notre assiette, en limitant le stress des animaux. "Ce moment où l'on met les animaux dans le camion, c'est un déchiremement pour tous les éleveurs, soutient Sabine Miossec, éleveuse en Normandie et investisseuse dans le projet. Est-ce que les animaux vont partir à l'autre bout de la France pour se faire abattre ? On ne le sait jamais !"
 



Rémy de Groulard est maraîcher dans les Yvelines. "Si j'ai investi dans ce projet, c'est que je crois qu'il y aura des abattoirs mobiles un peu partout en France d'ici quelques années. Je veux pouvoir me rappeler que le Boeuf éthique était le premier, et qu'on y était !


Impossible de facturer à un éleveur cet abattage à la ferme, cela lui coûterait trop cher. Pour absorber ce surcoût, il faudra donc commercialiser cette viande. Une marque a déjà été créée : "le Boeuf éthique". 540 tonnes de viande devraient être commercialisées la première année, avec une centaine d'éleveurs. Et 1000 tonnes la deuxième année. Des contacts sont aussi pris avec des bouchers et une enseigne de la grande distribution.
 
 
Le chemin est encore long avant que l'abattoir mobile ne sillonne la Bourgogne-Franche-Comté. Pas avant le premier semestre 2021.
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