Après le grave incendie sur un site industriel de Rouen ce jeudi 26 septembre, une question : comment vit-on autour d'un site Seveso ? Exemple avec la commune de Vonges, en Côte-d'Or. Un petit village de 300 habitants où se situe l'une des plus grandes usines d'explosifs de France.
Quand on traverse le village, il est impossible de la rater. La poudrerie est au cœur de Vonges depuis 300 ans. C'est à quelques mètres de là que Jean-Pierre et Régine habitent. Le couple a dû installer dans leur pavillon des fênetres anti-déflagration. "S'il y avait une explosion, les carreaux ne bougent pas".
Derrière les murs de la poudrerie, 1 000 tonnes d'explosifs sont stockés avant d'être vendus aux carrières. Et plusieurs fois par jour, on entend des détonations. Elles sont le résultat de tests sur les produits.
Un environnement qui est devenu familier pour les riverains du site. "On sait qu'il y a ça à côté. Pour nous ce n'est pas une nuisance, moi je n'y pense pas", explique une habitante.
Le sites est surveillé par la préfecture, qui organise chaque année des exercices de simulation d'accidents. "Ça nous permet de tester la réactivité des services, indique Frédéric Sampson, le directeur de cabinet du préfet de Côte-d'Or.
Ça nous permet aussi de tester, le cas échéant, la bonne coopération avec les services municipaux, avec les services hospitaliers. Et ça nous permet aussi de travailler avec la population pour lui permettre d'acquérir les bons réflexes, notamment en terme de mise à l'abri."
À Vonges, une dizaine d'accidents ont émaillé l'histoire de cette usine. Le plus dramatique d'entre eux avait dix victimes. Dix ouvriers tués le 8 juillet 1920.