Le 23 mai 2021, Jean-Claude Girard, le maire d'Ouges (Côte-d'Or), était violemment agressé alors qu'il tentait d'interrompre un rodéo urbain. Ses agresseurs comparaissaient ce mardi 8 mars devant le tribunal correctionnel de Dijon. Mais le procès a été renvoyé.
Le dénouement attendra. Le procès des agresseurs du maire d'Ouges, qui devait se dérouler ce mercredi 8 mars, a été renvoyé au 5 décembre prochain. Deux des sept avocats - un pour chaque prévenu - étaient absents, accaparés par d'autres affaires en cour d'assises. En parallèle, seuls deux prévenus étaient présents.
Un report qui "n'est pas une bonne nouvelle" pour le principal concerné, Jean-Claude Girard. "On va continuer à ressasser cette agression. On aurait aimé tourner la page"; a-t-il ajouté, à la sortie de l'audience. Que la plupart des prévenus ne se soit pas déplacée montre, selon lui, "qu'ils se sentent peu concernés. Peut-être même qu'ils sont inconscients des actes qu'ils ont pu commettre. En tout cas, j'en ressors profondément déçu."
Agressé à la barre de fer
Pour rappel, les faits se sont déroulés le 23 mai 2021. En fin d'après-midi, plusieurs habitants de la commune alertent Jean-Claude Girard qu'un pilote de quad circule à vive allure sur le chemin de halage du canal de Bourgogne, en direction du centre de la commune. Le maire décide alors d'intervenir. "Quand le quad est arrivé, je l’ai fait s’arrêter en lui demandant de ne pas traverser la commune et d’avoir un autre comportement au guidon de son quad", nous racontait l'élu, quelques jours après l'incident.
► LIRE AUSSI - TEMOIGNAGE. "J’ai pris un coup derrière la tête et j’ai perdu connaissance", le maire d'Ouges raconte son agression
Mais le conducteur ne semble pas apprécier la remarque du maire, rejoint par des habitants. Alors que l'un d'eux confisque la clé du quad, l'individu appelle "des renforts pour en découdre", selon les termes du procureur de la République de Dijon de l'époque, Éric Mathais. Un groupe de sept personnes arrive quelques minutes plus tard. Certains sont équipés de barres de fer et de bâtons.
J'ai entendu quelqu'un dire dans mon dos, "faites-le taire celui-là".
Jean-Claude Girard,maire d'Ouges, en mai 2021
C'est alors que la situation dégénère. Jean-Claude Girard reçoit un coup derrière la tête et perd connaissance. Un autre habitant d'Ouges est également blessé à l'avant-bras et à l'œil droit, avant de recevoir des coups au sol. Finalement, un riverain fait fuir les agresseurs en arborant une carabine. Les gendarmes, prévenus par l'épouse du maire, arrivent sur les lieux peu après. Une enquête est immédiatement ouverte.
Deux jours plus tard, au micro de France 3 Bourgogne, Jean-Claude Girard se remémorera la scène. "J'ai entendu quelqu'un dire dans mon dos, 'faites-le taire celui-là'. J'ai pris un coup derrière la tête et j'ai perdu connaissance. Je n’ai pas assisté aux coups qui ont pu être donnés en parallèle. Quand j’ai repris connaissance, j'ai été très vite vers un administré qui se trouvait au sol et en sang."
À l'issue des faits, deux hommes placés en détention provisoire
Les blessés bénéficient tous deux d'une incapacité totale de travail (ITT) : deux jours pour le maire, 10 pour son administré. Le 27 mai, deux hommes âgés respectivement de 18 et 19 ans sont mis en examen. L'un d'eux a été interpellé la veille, l'autre s'est rendu de son plein aux forces de l'ordre.
Le parquet de Dijon ouvre alors une information judiciaire pour "violences aggravées par trois circonstances (sur personne dépositaire de l'autorité publique, avec armes et en réunion) avec ITT inférieure à huit jours, violences aggravées par deux circonstances (avec armes et en réunion) avec ITT supérieure à huit jours et violences en réunion sans ITT". Les suspects encourent, au maximum, sept ans de prison et 100 000 euros d'amende.