Agriculture : les blés s’en sortent bien malgré la canicule

La canicule a contraint les céréaliers à avancer les moissons et à récolter très vite. Mais, la situation est plutôt satisfaisante. C'est surtout l'absence persistante de pluies qui préoccupe les producteurs. De fortes disparités des rendements sont attendues selon l'état des réserves et des sols.

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En 2014, l'excès de pluie avait dégradé une récolte de blé abondante et gêné les exportations de la France, premier exportateur européen. Cette année, la conjoncture a changé du tout au tout. Après les premières inquiétudes soulevées par l'arrivée de la canicule, les producteurs sont un peu plus confiants, même s'ils restent prudents.

Quel est l’impact de la canicule sur les céréales ?

Dans son bilan mensuel dressé au début du mois de juillet, l'organisme public FranceAgriMer prévoit toujours à ce stade une très bonne récolte de blé tendre de 37,9 millions de tonnes (contre 37,5 Mt en 2014), 15% des blés ayant déjà été récoltés en moyenne nationale.

Selon Météo France, les températures en juin ont été supérieures à la normale de 1,5°C et même 2°C dans la moitié sud. Le déficit de pluie moyen, de 15%, atteint 50% en Bretagne, dans le Centre, en Ile-de-France, en Picardie et dans les Ardennes.

"Les rendements sont très hétérogènes en fonction de l'état des sols. Mais c'est surtout pour les cultures les plus avancées que l'impact des grosses chaleurs a été le plus fort", note Rémi Haquine, président de la filière Céréales de FranceAgriMer.


Comment se déroule la moisson en Bourgogne ?

"Chez nous la moisson n'est pas spécialement précoce, en revanche elle se déroule très rapidement", rapporte Didier Quintard, pour le groupe Dijon Céréales.
Dans sa coopérative, la moitié de la collecte est atteinte après 17 jours de moisson.

En colza la récolte est avancée à 60% et en blé, un quart environ est déjà rentré.
Mais, Didier Quintard souligne la grande disparité des rendements.  "Les secteurs en terres superficielles (à potentiel hydrique limité) ont été fortement pénalisés par l'absence de précipitations en mai et les chaleurs sur la fin de cycle. Les rendements peuvent varier de 3,5 à 10 tonnes pour le blé, selon les secteurs". Et là encore, prédit-il, "l'impact de la canicule et de l'absence de précipitations vont également fortement se ressentir sur les productions de fourrages et les cultures de printemps".



Et chez Axéréal ?

Chez Axéréal (4,7 Mt en 2014 dont la moitié en blé tendre), en région Centre, l'un des greniers de l'Europe, les moissons ont commencé depuis une vingtaine de jours, mais seulement 10% des surfaces en blé avaient été récoltées.
Pour le moment, l'impact de la canicule semble assez léger "sauf, à confirmer, sur l'Ile-de-France", selon Pierre Toussaint, le directeur de la collecte et de la qualité.

"Jusqu'en mai on a eu d'excellentes conditions et même si le potentiel est un peu entamé, on pense être dans une bonne moyenne" affirme-t-il. Sur le maïs en revanche, il est plus prudent : "Le risque d'impact est assez fort". Mais Rémi Haquine reste confiant. "Le temps très sec constitue un argument à l'export. Et les nuits (redevenues fraîches) permettent de maintenir la qualité dans les silos", indique-t-il.

Rappelons que les groupes coopératifs Dijon Céréales Meunerie et Axéréal ont regroupé leurs activités meuneries, Axiane et Dijon Céréales Meunerie, au sein d'une seule société. Ce nouveau groupe meunier produit plus de 430 000 tonnes de farine et exploite 10 moulins et 6 plateformes de distribution.


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