Après un printemps difficile avec du gel, de la pluie et de la grêle, les viticulteurs bourguignons ne sont pas au bout de leurs peines. Les parasites pourraient finir de ruiner leurs espoirs d'une récolte abondante de raisin.
Le mildiou, ce champignon microscopique qui prolifère avec l'humidité, est redouté par tous les viticulteurs. Avec le temps humide de ce début d'été, en Bourgogne, il est particulièrement présent.
"Cela commence par des filaments de champignon qu'on voit sur la face inférieure des feuilles. Ensuite, quand la maladie progresse, on voit que ça commence à dégrader la feuille jusqu'à la nécrose complète. Donc la feuille peut disparaître complètement sous l'effet de la maladie", décrit Thierry Glantenay.
Pour limiter l'impact du mildiou, ce viticulteur installé à Volnay (Côte-d'Or) traite ses vignes au cuivre et coupe régulièrement les feuilles atteintes. Mais il sait déjà que sa récolte sera divisée par deux cette année.
"On sait que pour les vignes qui sont très gelées, on ne se bat même pas pour 2021, on se bat pour 2022 pour espérer avoir une récolte normale. C'est vrai que moralement, ça commence à épuiser un peu tout le monde", ajoute-il.
Possible hausse des prix
Avec le gel, la grêle ou les parasites, ce domaine familial ne réalise depuis dix ans en moyenne que des demi-récoltes, alors que les coûts de production restent eux inchangés. "Suivant le rendement qu'on va avoir en 2021, il risque d'y avoir éventuellement une petite augmentation des tarifs pour compenser les pertes"
À quelques kilomètres de là, dans une parcelle de pinot noir de Savigny-lès-Beaune, on constate les mêmes problèmes et les mêmes effets sur la vigne. Mais ici, on a fait le choix d'un antifongique naturel : du lait écrémé. "Il est aussi intéressant pour conserver la microfaune dans la vigne et la flore qui ne sont pas impactées par les traitements", détaille François Grangé, chef de culture au domaine Chandon Brialles.
Dans les vignes du domaine des Hospices de Beaune, 2021 s'annonce aussi comme un millésime compliqué. Mais il devrait être moins catastrophique que prévu. "Tout le monde a travaillé fort. Tout le monde a déployé de l'énergie. Donc il faut s'en féliciter, indique Ludivine Griveau, régisseur. Le résultat est là. C'est-à-dire qu'on a peu de raisins, mais ils sont beaux."
De nouvelles précipitations sont annoncées dès la fin cette semaine. Tous espèrent être cette fois-ci épargnés.