Un parc d'attractions "vintage" s'est ouvert sur l'aire d'autoroute Beaune-Tailly sur l'A6 depuis le 7 juillet. L'occasion pour les automobilistes de passage de redécouvrir des attractions foraines des années 50 à 70 et beaucoup d'objets anciens.
Depuis le 7 juillet, le Vintageland s'est installé sur les emprises du motel de l'aire de repos de Beaune-Tailly, jusqu'au 4 octobre.
Un parc éphémère, pour l'instant
Le projet de transformer le "Vintageland" en un parc à thème plus complet pourrait bien voir le jour en 2021, comme l'explique David Butet, co-fondateur du parc :"ça fait plus de 5 ans qu'on travaille sur le concept du projet, pour la mise en place d'un parc de loisirs, sur les années vintage. Aujourd'hui avec le Covid, on a réussi à mettre en place une préfiguration sur 5 hectares, pour aménager une expérience 'vintage' à part entière. On peut trouver des manèges, de la friperie, des objets de collection, des animations, de la musique, de la danse, du cinéma. Tout ce qui peut revêtir ces années-là et les démontrer pour tout le monde."Le projet du parc est porté par deux entrepreneurs passionnés, Jacques Le Disez et David Butet, tous deux nostalgiques de la Nationale 6, notre Route 66 à la française. Ils ont misé sur un retour aux "jours heureux".
Avant d'en arriver là, il a fallu collecter 2 millions d'euros. Et pour parvenir à l'équilibre, 500 entrées par jour seront nécessaires.
David Butet mise sur la mode du "vintage" : "Il y a à peu près un salon sur le 'vintage' qui se crée par semaine, donc on peut dire que c'est assez viable. L'idée, c'est d'en faire un parc à part entière. On sera le seul parc sur cette thématique-là."
Initialement, le projet du parc Vintage Bel-Air devait voir le jour à côté de la station-service rénovée de Bel Air - La Rochepot (Saône-et-Loire) le long de l'ex-RN6, mais il a été annulé pour raisons environnementales.
Animations, attractions, objets anciens, le vintage se décline
Une vingtaine de commerçants expose des produits d'un autre temps. Les vêtements qui ont traversé les années se vendent bien : la mode vintage suscite l'engouement.Anne Linel, commerçante, le constate : "il y a déjà un retour aux vrais produits de qualité, que ce soient les coupes, les tenues, le style. Aujourd'hui on est dans le 'tout acheter, tout à jeter'."
Le reportage d'Armandine Castillon et Damien Rabeisen
Intervenants :
- Jill Varanne, propriétaire de la grande roue
- David Butet, co-fondateur du parc Vintageland
- Anne Linel, commerçante
L'aire de Beaune-Tailly et l'Archéodrome
Si le projet de Vintageland s'implante sur l'aire de Beaune-Tailly, c'est parce que d'anciennes infrastructures d'exposition existent. Mais il faut revenir un peu dans le temps, pour se rendre compte que cette aire d'autoroute n'était pas tout à fait comme les autres !L'aire de Beaune-Tailly est connue pour avoir hébergé de 1978 à 2005 l'Archéodrome de Bourgogne, un site qui proposait des reconstitutions et des ateliers archéologiques.
La Société des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (SAPRR) était à l'initiative du projet, avec le service régional d'archéologie de Bourgogne.
Le concept était simple : offrir aux vacanciers la possibilité de faire une pause culturelle, pour retracer l’évolution de l’homme et des techniques, des origines (traces africaines d’Australopithèques) jusqu’à 1000 ap. J.-C.
Plusieurs époques où évoluent les supports des travaux humains étaient parcourues : corne et os, silex, fer, bronze… Le patrimoine archéologique bourguignon était particulièrement mis en avant, que ce soient des vestiges venus de Solutré, Vix ou bien ayant trait à Alésia.
L’Archéodrome permettait d’offrir aux visiteurs la possibilité d’assister à des ateliers où des chercheurs démontraient au public les différentes techniques manuelles dont pouvaient disposer nos ancêtres.
Au départ, la fréquentation a atteint 250 000 visiteurs par an, puis s'est progressivement érodée, pour retomber vers 20 000 visiteurs/an en 2004.
En 1993, de grands travaux de rénovation sont entamés, pour redynamiser le parc et lui redonner son attractivité. Des travaux à hauteur de 25 millions de francs (l'équivalent de 5,4M€ de nos jours) pour rénover l'équipement et stopper la baisse de sa fréquentation.
La gestion a été confiée en 1993 à un gestionnaire privé, et 12 ans plus tard, en 2005, le gestionnaire stoppait son activité et la société d'autoroute ne voulait plus payer.
1er parc de reconstitution archéologique de France, ce parc avait été créé, financé, en partie géré par une société d'autoroute. Equipement culturel, il appartenait à une entreprise soumise à la rentabilité. En l'absence de repreneur, l'Archéodrome a définitivement fermé ses portes le 31 octobre 2005.
L'inauguration de l'Archéodrome, 21 juillet 1978 (archives N&B muettes)