Vosne-Romanée, Gevrey-Chambertin, Volnay... Sur la route des Grands crus de Bourgogne, tous les panneaux sont à vendre !

L’interprofession des vins de Bourgogne met en vente près de 600 panneaux d’appellation des vins de Bourgogne, remplacés le long des routes par des versions plus modernes. La vente aux enchères a lieu le 12 novembre.

► Article initialement publié le 22 septembre 2024.

Le long des routes de Bourgogne, ils aident les touristes et les amateurs à se repérer au milieu des vignes. Certains portent des noms prestigieux. Volnay, Romanée-Saint-Vivant, Bouzeron, Pernand-Vergelesses : près de 350 appellations qui font la fierté de notre région. Et bientôt, l’un de ces panneaux routiers pourrait se retrouver… chez vous, dans votre salon. 

S'offrir un petit bout de Bourgogne

Le bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) met en vente ce 12 novembre 2024 toute l’ancienne génération de panneaux routiers d’appellations viticoles, remplacés par des versions plus modernes. 

Au total : 29 panneaux “grands crus”, 280 panneaux d’appellations régionales ou villages, 280 panneaux “Bourgognes”, 280 panneaux ronds avec le logo “B” des vins de Bourgogne. Certains seront vendus en lots. “Ça représente 4,4 tonnes de matériel”, détaille Virginie Valcauda, directrice marketing du BIVB. 

L’intérêt est double, selon elle : “D’une part on donne une seconde vie à chaque panneau au lieu de les détruire, et d’autre part on pense que certaines personnes seront fières, heureuses d’acquérir le panneau de l’appellation qui leur tient à cœur.”

Mise de départ : 50 à 100 euros

Les enchères seront orchestrées par deux maisons, Drouot et Inter-Enchères. Prix de départ : entre 50 et 100 euros par panneau, selon Jérôme Duvillard, commissaire-priseur de la maison Quai des Enchères, à Mâcon, qui animera la vente. Ensuite, jusqu'où peuvent monter les prix ? "Difficile à dire !" répond le commissaire-priseur.

"On ne peut pas dire qu’il y ait un “cours du panneau viticole”. Cela reposera purement sur la charge émotionnelle pour les acheteurs. Je pense qu’il y aura quelques collectionneurs de panneaux, mais surtout des acheteurs qui voudront acquérir un panneau pour faire plaisir, de la même façon qu’on offre une bonne bouteille de vin."

Le commissaire-priseur s'attend toutefois à ce que les prix grimpent, surtout pour les appellations les plus réputées. Car de fait, cette vente est spéciale. Ce n'est pas tous les jours que l'on voit de tels objets en vente. Jérôme Duvillard n'a effectué qu'une vente similaire dans sa carrière : "Il y a plusieurs années, j’ai vendu des panneaux du Beaujolais des années 70-80. À l’époque, les panneaux n’étaient pas standardisés : chaque village avait son propre “design”, parfois très kitsch ! Ça s’était bien vendu, surtout les Morgons, les grands noms. Mais c’était le Beaujolais. Là, on parle des Bourgognes."

"C'est sûr que ça va attirer les foules"

Des noms encore plus prestigieux donc, qui risquent de séduire les amateurs de vin bien au-delà des frontières françaises. "C’est sûr que ça va attirer les foules ! Avec des mots-clés comme “grands crus” et “clos”, il devrait y avoir de nombreux acheteurs, surtout à distance."

J’ai déjà reçu des demandes d’Australie, de Singapour, d’Argentine… Parce que ces panneaux sont uniques, et ils sont très officiels, avec la marque du BIVB.

Jérôme Duvillard

commissaire-priseur

"On peut s’attendre à tout", ajoute le commissaire-priseur. "Quand on voit que les artefacts des bénévoles des JO, bobs et autres t-shirts, se sont revendus à prix d’or sur les marchés… Il peut y avoir de la spéculation, quelqu’un qui rachète tout pour les revendre ensuite”, reconnaît-il.

Mais j’espère surtout que l’on va s’amuser, dans la bonhommie, et que l’on ne sera pas focalisé que sur l’argent. 

Jérôme Duvillard

commissaire-priseur

Et si panneaux “grands crus” risquent de faire flamber les enchères, les plus petites bourses pourront se rabattre sur les autres lots. “Cela peut être amusant de décorer une entrée, un appartement ou une cour avec des panneaux “vins de Bourgogne”, note Jérôme Duvillard

Les bénéfices de la vente seront reversés aux toutes récentes Cités des vins de Beaune, Chablis et Mâcon. L’argent permettra de financer des animations. “Petit à petit, nous mettons en place les éléments pour poursuivre l’aventure : créer toujours plus de contenu via des tables rondes, des conférences, peut-être demain des concerts dans ces lieux. Pour que la culture viticole soit représentée sous toutes ses facettes”, complète Olivier Le Roy, directeur de la Cité des climats et des vins de Beaune.

► La vente aux enchères a lieu le 12 novembre. Elle est accessible sur les sites de Drouot et Interenchères. 

Avec David Segal et Damien Rabeisen.