Chenôve : les migrants expulsés dans l'attente d'une solution de relogement

Lundi 9 septembre, 65 personnes demandeurs d'asile ont été expulsées de l'ancien bâtiment de la CPAM à Chenôve par les forces de l'ordre. Le bâtiment était occupé depuis près d'un an. Au lendemain de cette expulsion, les migrants se retrouvent sans solution de relogement immédiate.

65 personnes expulsées
Le collectif de soutien aux migrants,annonçait que 80 demandeurs d'asile occupaient les locaux de l'ancienne Caisse d'Assurance Maladie.
Mais ce sont 65 personnes qui ont été comptées lors de la procédure d'expulsion menée par les forces de l'ordre lundi 9 septembre.
Pour la plupart, ce sont des demandeurs d'asile en situation régulière, qui sont autorisées à rester sur le territoire français (52 personnes)

Campement de fortune place Wilson
Les migrants, assistés par le collectif de soutien, se sont rendus place Wilson en fin d'après-midi lundi 9 septembre. Un campement de fortune a été érigé, alors que les associations ont fait appel aux bonnes volontés pour aider les migrants (don de matériel de camping, linge, couvertures...)
Ainsi, Hassan, demandeur d'asile tchadien, constate "On n'a pas où aller, on n'a pas où dormir, donc on a aucun choix, à part rester là"
Environ 200 personnes se sont mobilisées en soutien aux migrants.

11 fourgons de CRS
Vers 20 heures, l'arrivée de 11 fourgons de CRS fait monter la pression. A nouveau, les forces de l'ordre demandent aux migrants de partir. 
Après plusieures heures de discussion, une solution est trouvée : une aire d'accueil dédiée aux gens du voyage, chemin des Cailloux, est désignée pour les recueillir. Une aire sans eau ni électricité.
Selon la Préfecture, parmi les 65 personnes expulsées la veille, il y avait 52 personnes en situation régulière, deux personnes se prétendant mineurs non accompagnés, et onze ont été placées en retenue administrative afin que leur situation soit examinée au regard du droit au séjour.

Audience au tribunal mardi après-midi
Une audience au tribunal était prévue en début d'après-midi, mardi 10 septembre, pour statuer sur l'occupation des demandeurs d'asile dans les anciens locaux de la CPAM.
Selon les associations de soutien aux migrants, l'action de la force publique lundi après-midi est "un mépris de justice".
Cette audience a été mise en délibéré au 10 octobre.

Concernant les 11 personnes placées en retenue administrative, les associations n'ont aucune nouvelle d'aux et sont inquiètes pour défendre leurs droits.
Paul Garrigues, président de la Ligue des Droits de l'Homme à Dijon, ajoute : "Nous sommes d'autant plus inquiets qu'ils viennent de pays soumis à des régimes dictatoriaux et qu'une expulsion du territoire pourrait les mettre gravement en danger."

Concernant les 52 personnes se retrouvant à la rue, elles sont toujours sous tente sur le terrain mis à disposition par la ville de Dijon dans l'urgence. L'eau et l'électricité y ont été installés, mais ne dispose d'aucun sanitaire.
Selon Paul Garrigues, "des représentants de l'état sont venus sur le campement mardi après-midi, pour repartir en confirmant qu'ils n'avaient aucune solution un tant soit peu durable pour la plupart. La proposition a été une mise à l'abri pour certains de deux jours, puis à la rue. La situation est donc totalement bloquée."


Le reportage de Camille Wormser et Isabelle Rivierre
Intervenants :
  • Paul Garrigues, vice-président de la Ligue des Droits de l'Homme
  • Frédéric Sampson, directeur de cabinet du préfet de Région 

 
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