La Chambre régionale des comptes de Bourgogne-Franche-Comté a révélé, mardi 3 octobre, une étude sur les conséquences de la hausse des coûts de l'énergie pour les collectivités dans la région. Avec un constat alarmant : certaines ont vu leurs dépenses doubler depuis 2021 !
Entre les augmentations des prix de l'électricité, du carburant ou du gaz, les collectivités sont particulièrement touchées par la crise énergétique - certaines, à des niveaux particulièrement inquiétants. Mardi 3 octobre, la chambre régionale des comptes (CRC) de Bourgogne Franche-Comté a dévoilé une étude qui détaille les conséquences de la hausse des coûts de l'énergie sur plusieurs collectivités.
Le rapport, basé sur un échantillon d'une vingtaine de communes, communautés d'agglomérations, syndicats d'énergie, départements et région, fait état d'une explosion des dépenses énergétiques entre 2021 et 2023 : +91%, soit, pratiquement, une multiplication des frais par deux.
Plus de contraintes sur les budgets
Dans le détail, les collectivités qui comprennent entre 2 500 et 5 000 habitants sont les plus touchées par la crise. 57% d'entre elles se situent "en situation de forte sensibilité", c'est-à-dire qu'elles se retrouvent en difficulté financière. Au total, sur l'ensemble 4 240 collectivités "du bloc communal", près de la moitié (45%) se trouvent dans cette situation.
Ces difficultés concernent toutefois toutes les collectivités, petites comme grandes. Et ont des conséquences directes sur leurs budgets : "l'incidence de la montée en charge des dépenses énergétiques mais également les incertitudes relatives à leur évolution [...] créent un contexte de repli des investissements", note la CRC.
"Quelques collectivités ont augmenté leur enveloppe d'investissement [...], mais plusieurs d'entre elles envisagent de la réduire, soit à moyen terme [...], soit dès 2023."
La Chambre régionale des comptes Bourgogne-Franche-Comté
Les départements, comme la région, sont largement impactés par la crise, malgré les moyens supplémentaires dont ils disposent en comparaison avec les communes. "Nous avons des compétences très énergivores : les trains, les lycées et les transports scolaires", souligne Nicolas Soret, vice-président de la région en charge des finances. "Mais malgré cela, nous restons à des niveaux d'investissement historiques pour la région. Nous n'avons rien annulé de ce que nous avons voté avant la crise."
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Certaines collectivités ont également choisi de ne pas diminuer leurs futurs investissements. C'est le cas, par exemple, des départements de l'Yonne et de la Côte-d'Or. Mais les fonds sont en partie réattribués à des projets de rénovation thermique, au détriment des projets préexistants.
Quelles réponses ?
Comment faire pour limiter les dépenses en période d'explosion des coûts ? Pour les collectivités, une mesure phare : l'extinction de l'éclairage public la nuit. Une solution qui permet, selon la chambre, d'économiser entre un tiers et la moitié de la consommation des parcs dotés d'ampoules sodium. Pour les éclairages LED, l'économie serait plutôt de l'ordre des 70%.
Autre conséquence : une "gestion stratégique" du patrimoine immobilier, qui entraîne parfois la fermeture de certains bâtiments... notamment les piscines et centres nautiques. Ainsi, à Montceau-les-Mines, le centre est désormais fermé tous les week-ends et pendant certaines vacances. Objectif : réduire un surcoût estimé à 500 000 euros en 2023, contre 180 000 en temps normal. "L"adaptation au changement climatique est un impératif non seulement écologique", conclut la CRC, "mais également budgétaire et financier."