Crise énergétique : où trouver 90 millions d'euros supplémentaires ? Le casse-tête budgétaire de la région Bourgogne-Franche-Comté

"On va devoir réduire la voilure, pas par gaîté de cœur, mais par réalisme", déplore le vice-président en charge des finances à la Région, Nicolas Soret. La hausse des prix de l'énergie fait flamber la facture de la région BFC, qui finance notamment les TER, les lycées et les transports scolaires.

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La hausse des prix de l'énergie pèse sur l'économie française à tous les niveaux, et les collectivités n'y échappent pas. La région Bourgogne-Franche-Comté, qui est en train de planifier son budget 2023 (le prévisionnel doit être arrêté en décembre et voté fin janvier), devra composer avec une hausse chiffrée à 90 millions d'euros comparée à l'année précédente. 

Plus de 40 millions d'euros de dépenses supplémentaires en 2022, et ce sera le double en 2023

L'augmentation s'est déjà fait sentir en cette année 2022. Le budget a été voté en début d'année, avant donc la guerre en Ukraine et l'inflation galopante. Par rapport aux prévisions, la région aura dépensé plus de 40 millions d'euros en frais de fonctionnement supplémentaires d'ici à la fin de l'année.

Et cette explosion des coûts sera encore plus forte pour 2023. Selon le prévisionnel établi en cette mi-octobre, il faudra prévoir 90 millions d'euros de dépenses de fonctionnement supplémentaires par rapport au budget prévu début 2022. Le poste de dépense le plus élevé concerne les TER : la circulation des trains régionaux, très énergivore, va coûter 58 millions de plus. Suivent les transports scolaires (13 millions supplémentaires) et les lycées (12 millions supplémentaires), ainsi que les ressources humaines (5,8 millions d'euros supplémentaires dus à l'augmentation du point d'indice des fonctionnaires).

Outre le fonctionnement, le budget d'investissement est aussi touché par l'inflation. Les travaux dans les infrastructures régionales coûtent finalement plus cher que prévu : 2,2 millions d'euros supplémentaires pour les lycées, notamment. 

Où trouver cet argent ?

Une question se pose alors : où trouver tous ces millions ? Pas en augmentant les taxes, en tout cas. "On a pas de levier fiscal direct", rappelle Nicolas Soret, vice-président en charge des finances à la région Bourgogne-Franche-Comté. La région n'a la main que sur deux dispositifs : les cartes grises et la TICPE, la taxe sur le carburant, dont elle ne perçoit qu'un centime d'euro par litre. Trop dérisoire pour espérer combler le trou dans le budget à venir.

La Région a également annoncé, fin août, une hausse des tarifs des cantines dans les lycées. 5% de plus, soit 16 centimes d'euros par repas. Une rentrée d'argent pour la Région, certes, mais toujours insuffisante pour compenser l'inflation.

► À LIRE AUSSI : Lycées de Bourgogne-Franche-Comté : le prix de la cantine augmentera de 5% en janvier 2023

Ne restent alors que deux solutions : "Soit une dotation de solidarité de l'État vis-à-vis de ses collectivités, soit des mesures d'économies que nous sommes actuellement en train d'identifier avec la présidente de Région", note Nicolas Soret. 

Le fonctionnement des TER et des lycées ne changera pas, mais...

En clair, la Région devra revoir ses ambitions à la baisse. Subventions, prêts... "Il faudra rogner sur tout. Toutes les politiques publiques devront contribuer à l'effort", prévient le vice-président chargé des finances.

"Il faudra réduire l'intensité de certains dispositifs de développement économique : ce peut être sur les mobilités, la formation, la culture, le sport..."

Nicolas Soret

Pas question, en revanche, de toucher au fonctionnement des TER et des lycées. "On ne fermera aucun lycée, on ne fera pas rouler moins de TER à cause de l'inflation", promet la Région. En revanche, oui, il faudra bel et bien réduire la voilure. "Pas par gaîté de cœur, mais par réalisme. La Région n'a pas le droit de faire voter un budget en déficit, donc de toutes façons, il y aura moins de moyens injectés sur le territoire puisque l'on doit faire face à ces augmentations."

La Région scrute de près le vote de la loi de finances à l'Assemblée

Pour limiter les dégâts, il reste une possibilité. Elle est à chercher du côté de Paris : "On attend avec impatience le résultat du vote du projet de loi de finances à l'Assemblée nationale", fait remarquer Nicolas Soret. Entamé en début de semaine, l'examen (pour l'instant houleux) du budget est scruté de près par les collectivités, qui attendent de savoir si elles bénéficieront d'un "bouclier tarifaire" contre l'inflation.

"Il faut que les députés et le gouvernement prennent conscience qu'il y a un vrai risque de voir le service public abaissé, fragilisé, amoindri", prévient Nicolas Soret. Le budget de la Région doit être prêt pour une première présentation au mois de décembre, avant un vote prévu fin janvier. 

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