Violette Duval, 37 ans, parcourt la France à pied pour faire connaître sa maladie : la fibromyalgie. Une pathologie encore trop peu connue selon elle, du monde médical et auprès du grand public, qui cause des douleurs permanentes.
Elle est partie de Marseille le 19 mars dernier. Un mois plus tard, nous la rencontrons à 600 km de là, le long de la route des Grands Crus, en Côte-d'Or, entre Ladoix-Serrigny et Dijon. Violette Duval voyage léger : sa seule compagne, c'est une grande poussette dans laquelle elle stocke ses affaires, son matériel électronique, sa tente.
Objectif : le ministère de la Santé à Paris, le 12 mai
Un long périple en solo, pour attirer l'attention sur la maladie dont elle est porteuse : la fibromyalgie. "Ce sont des douleurs musculaires et articulaires dans tout le corps, en permanence. C'est comme si on avait le corps de quelqu'un de 80, 90 ans", raconte Violette Duval. "C'est un peu comme si on avait une grosse grippe en permanence, avec une fatigue chronique importante." Ancienne sportive de haut niveau, cette Normande d'origine pratiquait le basket, avant de ressentir les premiers symptômes de la maladie à l'adolescence.
"Aujourd'hui, la marche est un peu la seule activité que je peux faire. Je prends mon plaisir en marchant, en découvrant de nouvelles régions. Et la marche crée de l'endorphine, donc ça fait du bien."
Si Violette marche aujourd'hui, c'est aussi, avant tout, pour faire connaître sa maladie. Autrice d'un livre dans lequel elle raconte son parcours, elle compte le déposer le 12 mai au ministère de la Santé pour alerter les pouvoirs publics. "La fibromyalgie n'est pas encore reconnue par la Sécurité sociale. Les médecins la connaissent peu."
"C'est pour cela que je me bats : sensibiliser et faire connaître cette maladie, pour qu'enfin on nous reconnaisse, qu'on ait des traitements adaptés, de la recherche sur la fibromyalgie."
Comme de nombreux autres malades, Violette a connu une période d'errance médicale. Ce n'est qu'à ses 25 ans qu'un diagnostic est enfin posé. "On nous dit souvent que c'est dans notre tête. On nous envoie encore en centre antidouleur, alors que ce n'est pas adapté. Il n'y a pas assez de formation ; les kinés, parfois, ne savent pas ce qu'est la fibromyalgie." Pour la trentenaire, il faut faire changer les choses.
"J'apporte ma petite pierre à l'édifice. Il faut que le message passe et qu'on soit entendu."
La longue marche de Violette Duval est à retrouver sur sa page Facebook. Dans les prochains jours, vous pourrez peut-être la croiser sur les routes de Bourgogne : elle compte faire étape à Sombernon, Ancy-le-Franc, Tonnerre, Auxerre, Joigny et Sens, qu'elle espère atteindre le 2 mai.
Ce Marseille-Paris n'est pas son coup d'essai : Violette Duval a déjà parcouru près de 7000 km à travers l'Europe et le monde en marchant, pour faire connaître sa maladie.