"Depuis 6 mois, je suis débordé", les médecins généralistes submergés face au variant Omicron

Si certains signaux évoquent la chute de la pandémie de coronavirus et d'une baisse des contaminations, les personnels soignants sont toujours en première ligne. Un médecin généraliste de Plombières-lès-Dijon (Côte-d'Or) raconte ses journées intenses.

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Les mesures et restrictions sanitaires s’assouplissent, mais la fatigue des soignants, elle, ne diminue pas. Depuis deux ans, le docteur Emmanuel Debost installé à Plombières-lès-Dijon (Côte-d’Or) a vu le nombre de ses consultations doubler.

Conséquences, les journées se rallongent pour ce généraliste depuis 30 ans et encore plus avec l’émergence du variant Delta puis Omicron. Le médecin ne compte plus ses heures et travaille régulièrement de 8 heures et plus de 19 heures.

"Depuis 6 mois, je suis débordé. C'est l'hyperactivité depuis la rentrée de septembre : je démarre le lundi matin, ça se remplit et c'est ça toute la semaine. C'est beaucoup de fatigue avec du mal à récupérer", décrit-celui qui garde tous les flacons des vaccins qu’il a administrés depuis le début de la pandémie.

60 % des généralistes se disent menacés par le burn-out

Et à la fatigue physique, s'ajoute une lassitude morale. Car le médecin qui travaille aussi en résidence pour personnes âgées dépendantes a aussi aussi dû faire face au nombre inhabituel de décès provoqués par la pandémie. "En Ehpad, j'ai eu une vague de décès, des gens à qui on s'attache. Ça a été une expérience difficile à vivre, il faut savoir faire pour encaisser ce genre de traumatisme. Il ne faut pas s'effondrer sinon on n'est plus efficace". En France, près de 60,8 % des médecins généralistes se sentent menacés par le burn-out.

Alors pour évacuer la tension et sortir du contexte pandémique, Emmanuel Debost pratique régulièrement du sport. "L'activité de médecin est stressante et nécessite aussi de pouvoir laisser échapper le surplus de stress et avec ces masques, ces restrictions ça nous pèse aussi".

Le docteur Debost avoue attendre les prochaines vacances avec plus d'impatience que d'ordinaire pour tenir bon tant que l'épidémie est encore là. Même si le praticien confie avoir le sentiment que la pandémie arrive à son terme. "J'ai beaucoup moins d'état graves. Ça a un côté plutôt rassurant".

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