Une opération de police s'est déroulée ce vendredi 19 juin 2020 dans le quartier des Grésilles à Dijon et également à Chenôve, sans grand résultat. Elles interviennent après plusieurs jours de violence et l'interpellation hier de 6 personnes.
Médiatique plus que prolifique. Voila, à première vue, selon nos constatations et informations, le bilan de la vaste opération de police menée ce vendredi 19 juin pendant plus de deux heures dans le quartier des Grésilles à Dijon mais aussi du côté de Chenôve, dans le quartier du Mail. Aucune arme lourde n'a ainsi été saisie, ni aucune autre prise significative.
Une opération d'envergure menée sous l'oeil de nombreuses caméras. En effet, les journalistes avaient été conviés par mail à suivre ces opérations, montrant ainsi l'image que l'Etat était bien présent dans les quartiers. Au final, selon le bilan de la préfecture de Côte-d'Or, 42 bâtiments ont été visités, 250 boxes et plus de 300 caves, ainsi que 72 personnes contrôlées. Une plaquette de 80g de résine de cannabis a été découverte, un couteau, 25 cocktails molotov, des cagoules, gants, vêtements noirs, une motocross et des plaques minéralogiques belges ont été saisies.
Prêt de 150 forces de polices ont investi les quartiers pour poursuivre leurs investigations. Après l'interpellation de 6 personnes jeudi dans la communauté tchètchène dans 6 villes françaises, ce vendredi, ces opérations font suite aux violences urbaines qui ont bouleversé la ville durant 4 jours.
"Les opérations de police visent à rechercher des armes, des munitions et des stupéfiants dans un certains nombres de locaux (caves, cages d'escalier, toit...)", indique Bernard Schmeltz, préfet de région, renouvelant également son soutien aux habitants des quartiers rappellant que l'Etat ne les abandonne pas. "Le gouvernement a voulu lancer une action résolue pour rétablir la paix dans les quartiers" a-t-il ajouté. Elles se déroulent sur réquisitions du parquet.
"Les habitants n'ont pas été abandonnés"
Face aux journalistes sur un trottoir du quartier des Grésilles, le préfet a conclu "ce n'est pas une opération extraordinaire, elle intervient simplement dans un contexte à point nommé". Il s'est défendu aussi de tout laxisme : "aucun policier ou gendarme n'est resté passif devant des exactions, la police a bien rempli sa mission. Nous avons pris toutes les précautions pour protéger la population, les habitants n'ont jamais été abandonnés". Il a par ailleurs démenti que la police ait « escorté » les Tchétchènes : "il ont été encerclés pour éviter qu’ils se dispersent".
Dès 8h30 ce vendredi matin, les policiers se sont déployés sur le terrain. Ils ont fouillé certains immeubles à la recherche d'armes qui avaient été exhibées dans la rue et sur les réseaux sociaux lundi dernier. Des motards quadrillant le terrain. Des chiens de détection interviennent également. Les forces de l'ordre contrôlent enfin certaines voitures, des habitants, dans une opération de sécurisation mais aussi de recherche de stupéfiants. "On sécurise, on contrôle ce qui rentre, ce qui sort" nous a raconté un de ces hommes.
Opération de police en cours dans les quartiers des Grésilles à Dijon et de Chenôve. pic.twitter.com/XzoVq1GH4B
— Préfet Bourgogne-Franche-Comté, Préfet Côte-d'Or (@Prefet21_BFC) June 19, 2020
Tout s'est déroulé dans le calme. La compagnie de CRS venue de Metz sécurise aussi les lieux. En tout, ce sont près de 150 hommes qui ont été déployés. Le préfêt de région supervise l'opération depuis le commissariat de police. L'opération a pris fin aux Grésilles peu avant midi.
Le préfet a enfin refusé de commenter l’appel de certains habitants des Grésilles à manifester samedi à Dijon pour réclamer sa démission. Aucune déclaration de manifestation n’avait encore été déposée vendredi en milieu de journée. De son côté, le préfêt de police de Paris a interdit plusieurs manifestations samedi dans la Capitale dont une en rapport avec les évènements à Dijon.
Par ailleurs, le procureur de la République, Eric Mathais, a dans un communiqué fait un point sur les 6 interpellations de tchètchènes ce jeudi. Deux personnes ont été mises hors de cause. Quatre des six gardes à vues ont été prolongées.