Gendarme à la section information-communication et cyber officier, Lucas Martin défilera le 14 juillet sur les Champs-Élysées à l'occasion de la fête nationale. Une fierté pour ce militaire basé à Dijon et originaire de Côte-d'Or. Il s'envolera pour Melun puis Versailles dès le 6 juillet afin de s'entraîner pour le jour-J.
Le 14 juillet prochain, pendant que vous serez bien installés devant votre télévision, lui défilera sur les Champs-Élysées. Le chef Lucas Martin a en effet été désigné pour marcher sur la plus belle avenue du monde aux côtés de 55 autres camarades qui, comme lui, travaillent pour le cyber bloc au sein de la gendarmerie.
Une fierté immense pour le militaire de 28 ans installé à Dijon. "C’est un honneur de représenter les forces de l’ordre, mon métier. Le 14 juillet, on voit toutes les forces armées de la France. C’est beau, grandiose et impressionnant. J’ai déjà fait des plus petites cérémonies. Là, ce sera encore plus grand et impressionnant. Ça va être génial".
Une carrière 100 % bourguignonne
Polo et pantalon noirs, cheveux bruns coupés courts - militaire oblige - le ton posé, le gendarme se prête en cette fin de semaine aux jeux des interviews et se transforme en communicant hors-pair au sein des locaux de la gendarmerie de Dijon. Lucas Martin, 28 ans, connaît ainsi les joies d’être interrogé par France Bleu Bourgogne, le Bien Public, Infos Dijon et France 3 Bourgogne donc.
Détendu et intarissable, le natif de Pontailler-sur-Saône (Côte-d’Or) raconte alors son entrée dans la gendarmerie, il y a 10 ans. "J’ai commencé comme adjoint volontaire en Saône-et-Loire. Ce sont les gendarmes qui accompagnent les unités, notamment lors des patrouilles de nuit et des interpellations à 6h00. J’ai été aussi assistant d’un maître-chien".
Après cette première expérience, Lucas Martin intègre une école de sous-officiers de la gendarmerie nationale, avant de revenir en Côte-d’Or, dans le Châtillonnais. "J’ai été sur le bord de la route pour assurer la sécurité routière, je prenais des plaintes". Mais très vite, le jeune militaire cherche à se spécialiser. Il passe alors une formation pour intégrer la section des systèmes d’information et de communication et trouve un poste à Dijon.
Je me suis spécialisé, c’est ce qui est très bien en gendarmerie et j'ai réussi à revenir là ou je voulais. Je suis vraiment dans la branche qui me plaît, là où je voulais. En plus, j’ai passé une formation qui me permet de défiler, c’est le graal.
Chef Lucas Martin
"Je suis technicien, je m’occupe de la radio, l’informatique et la téléphonie. En fait, on est dans l’ombre des gendarmes de terrain, on développe et répare leur matériel. Ce sont des outils que l’on utilise tous les jours, en patrouille ou lors des procédures. Pour moi, c’est le nerf de la guerre, décrit le militaire. J’ai une affection pour ça, j’arrive à m’en sortir. Je veux assister les gens qui ont des soucis. Ça m’intéresse de rendre ça plus facile".
Et c’est finalement presque par curiosité que le chef Lucas Martin intègre ensuite la communauté des cyber-gendarmes créée en 2021, en parallèle de sa fonction première. "Il y avait des formations. J’en ai suivi une", confie-t-il en toute simplicité avant de détailler les missions qui lui sont confiées. On fait des recherches dans les téléphones, les ordinateurs pour trouver des traces, des indices, des preuves quand il y a des personnes interpellées. Il y a aussi des personnes qui font de la prévention contre les cyber-menaces, les hackeurs ou le fishing".
Mettre en avant la cyber sécurité
Et ce sont ces gendarmes techniciens qui vont être représentés lors du défilé du 14 juillet. Tous les ans, la gendarmerie nationale mettre en avant une unité. Cette année, elle a choisi d’honorer les militaires du bloc cyber.
"La gendarmerie a voulu mettre en avant ce domaine, montrer qu’il y a du personnel formé. Il y a des unités qui se créent, des appels à volontaires, des moyens déployés. Les menaces montent en puissance, la gendarmerie réagit. Les gendarmes sont désormais chargés de prévenir les citoyens, les petites entreprises qui sont désormais des cibles", décrit l’officier qui a appris qu’il participerait au défilé il y a quatre semaines, après avoir postulé au début du mois de mai.
Un message est tombé et me proposait de défiler. C'était sur la base du volontariat. Je me suis dit que ce serait une énorme fierté mais que j'avais peu de chances, qu'il y aurait beaucoup de volontaires. Mais j'ai été sélectionné au bout d'un mois.
Chef Lucas Martin
Le 6 juillet prochain, Lucas Martin prendra alors la direction de Melun pendant deux jours puis de Versailles pour aller s’entraîner à l’école d’officiers de la gendarmerie. "On va se mettre dans les conditions du réel. On va répéter, beaucoup marcher. On aura même une répétition sur les Champs le 10 juillet. On va démarrer à 4h30 du matin, on va se lever très tôt !, rigole le jeune père de famille. On s’habille comme il faut, on marche, on marche, voilà comment on s’entraîne. Et puis des gardes républicains vont nous entourer. Ils savent comment nous aiguiller. On aura de bons conseils !"
Le 14 juillet, nous aurons donc un Côte-d’Orien sur les Champs. Et après ? Lucas Martin souhaite rester à Dijon, pourquoi pas monter en grade, mais surtout continuer à se parfaire dans une section qui ne cesse d’évoluer au grès des avancées technologiques. "Je suis comblé. Je suis dans la ville que je veux et dans la section que je voulais", conclut dans un sourire fier le jeune militaire de 28 ans.