Le 22 juin est la journée nationale du don d'organes. Pour l'occasion, le CHU de Dijon proposait un stand d'information pour répondre aux questions sur le don et la greffe. L'occasion aussi de faire découvrir au public un cœur artificiel, qui pourrait à termes remplacer les greffes cardiaques.
Ses battements sont semblables à ceux d'un vrai cœur. Le 10 avril, un patient bourguignon a été implanté d'une prothèse cardiaque, une première au CHU de Dijon.
Ce cœur artificiel a été développé par une société française il y a 30 ans. "L'objectif, c'était d'avoir un cœur artificiel biocompatible, ce qui n’était pas le cas avant et ça posait un problème pour traiter nos patients. L'avantage de ce cœur, c'est qu'on n’aura pas de problème de coagulation, de caillots à l'intérieur grâce à son système de membranes biologiques", explique le professeur Olivier Bouchot, chirurgien cardio-vasculaire au CHU de Dijon.
Les cœurs mécaniques ne permettaient pas aux patients d'avoir une activité physique. Cette nouvelle prothèse artificielle va changer la donne. "Il va être adaptatif à l’effort. Le patient aura une vie quasi autonome à la maison. Il va se promener avec un sac et une batterie de 4 à 5 heures d’alimentation. La nuit, il se met sur secteur pour ne pas être embêté. Quand le patient nous rend visite, on récupère les informations et on va adapter le débit sanguin, ainsi que son traitement pour permettre un meilleur fonctionnement du cœur."
37% des Français s'opposent aux dons d'organes
Ce prototype n'a été implanté que chez 23 patients en France. Il est donc encore loin de remplacer la greffe de véritables organes. Encore faut-il assez de donneurs. Dans le hall du CHU, un stand d'information a été monté. "25 000 patients sont en attente de greffes chaque année. L’organe le plus attendu est le rein, après, c'est le foie, le cœur, poumon, l’intestin", résume Sophie Marion, infirmière coordinatrice du don d’organes au CHU de Dijon.
J'ai rencontré une femme qui a eu une greffe, il y a six ans. Elle m’a dit "si je n'avais pas eu ce don, je ne vous parlerais pas actuellement."
Sophie MarionInfirmière coordinatrice du don d’organes au CHU de Dijon
Selon la loi, dès qu'on atteint la majorité, nous devenons officiellement donneurs. Il y a trois moyens de s'opposer : s'inscrire sur le registre national des refus, en parler à ses proches ou l’écrire sur un document. "Au niveau national, on a 37% d’opposition. Je pense qu'il y a 20% où c’est une opposition franche de la personne. Les autres, ce sont les familles qui ne savent pas parce que le sujet n’a pas été abordé. Ils pensent que le défunt n’aurait pas voulu donner ses organes. Les gens n’abordent pas le sujet, il faut en parler entre nous. On peut parler du don sans mourir demain."
Chaque année, 1 000 personnes décèdent sur cette liste faute d’avoir été greffé à temps. Pour vous renseigner sur le sujet, rendez-vous sur dondorganes.fr