Les évaluations des élèves de CP et CE1 en français et mathématiques débutent partout en France lundi 16 septembre 2019. Plus de 35 000 élèves sont concernés dans l’académie de Dijon qui comprend les 4 départements de Bourgogne (Côte-d’Or, Nièvre, Saône-et-Loire, Yonne).
1-Quelles sont ces évaluations qu'on fait passer aux élèves ?
Ces évaluations avaient été lancées en 2018 à l’initiative de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale. Elles avaient été très critiquées, car jugées trop longues, trop lourdes et facteurs de stress. C’est donc une version plus courte qui est proposée pour cette deuxième année.
En français, les élèves de cours préparatoire sont évalués notamment sur la compréhension des mots à l'oral, ils doivent identifier les lettres de l'alphabet, reconnaître des sons.
Pour les mathématiques, ils doivent par exemple identifier des formes, connaître et utiliser les nombres jusqu'à 10...
Les évaluations des élèves de CE1 sont les suivantes :
-en français, ils doivent lire à voix haute, écrire des mots, comprendre des mots et des phrases à l’oral, comprendre des phrases et des textes à l’écrit
-en mathématiques, ils doivent connaître et utiliser les nombres jusqu’à 100, calculer en ligne et mentalement, identifier des formes, résoudre des problèmes par le calcul.
2-A quoi servent les évaluations en CP et CE1 ?
Ces tests concernent le public et le privé. Dans l’académie de Dijon, cela représente 17 415 élèves de CP (cours préparatoire) et 17 694 élèves de CE1 (cours élémentaire).
Ces évaluations doivent fournir aux enseignants des repères sur les compétences déjà acquises par leurs élèves. Le but est surtout de repérer les difficultés des élèves dès l’entrée au CP et au CE1.
Grâce à ces tests, le ministère va aussi disposer d’indicateurs pour mesurer les performances du système éducatif au niveau national.
Ces évaluations standardisées se poursuivront jusqu’au vendredi 27 septembre 2019.
A noter que ces tests concernent les élèves de CP et CE1, mais aussi ceux de 6e et seconde et seront complétés par les enquêtes internationales Pisa, TIMSS, PIRLS et ICILS, précise l’académie de Dijon.
3 objectifs :
— Académie de Dijon (@AcademieDijon) September 16, 2019
Fournir aux enseignants des repères des acquis de leurs élèves
Doter les pilotes de proximité d’indicateurs pour adapter leur action éducative
Disposer d’indicateurs pour mesurer les performances du système éducatif au niveau national
3-Pourquoi ces évaluations suscitent-elles des critiques ?
Plusieurs syndicats d'enseignants ne sont pas d'accord avec la date choisie pour faire passer ces tests.
C'est le cas du SNUipp FSU (Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC affilié à la Fédération syndicale unitaire). "La forme exclusivement écrite des exercices en CP reste inadaptée pour des élèves arrivant de maternelle", estime le syndicat.
Par ailleurs, "faire passer des exercices chronométrés aux élèves alors que la rentrée des classes vient tout juste d'avoir lieu, ce n'est pas vraiment bienveillant", déclare Anne Cordelier, représentante des personnels au SNUipp FSU de Côte-d'Or. "On pourrait faire cela au mois de janvier, ce serait bien suffisant et on ne les mettrait pas en situation d'échec dès le début de l'année."
Le caractère standardisé du dispositif est aussi très critiqué. "Les évaluations sont un outil pour faire glisser le métier d’enseignant d’un métier de conception vers un métier de simple exécution", assure le syndicat.
"En centrant les apprentissages sur les "fondamentaux" (lire, écrire, compter), "on engage un pilotage du système éducatif par les résultats. Cela ouvre la porte à des comparaisons entre classes, écoles ou circonscriptions."
"Nous n’avons pas attendu l’application de ce dispositif pour évaluer nos élèves. Nous les évaluons régulièrement tout au long de l'année à partir des enseignements réellement effectués", conclut le SNUipp FSU.