Murielle Bolle demandait l'annulation de la garde à vue de 1984 pendant laquelle elle avait accusé son beau-frère Bernard Laroche d'avoir enlevé l'enfant en sa présence. Le conseil constitutionnel a jugé sa requête justifiée.
C'est un nouveau rebondissement inattendu dans l'affaire Grégory.34 ans après les faits, le Conseil constitutionnel a donné raison vendredi 16 novembre à Murielle Bolle qui affirmait que ses droits en tant que mineure n'avaient pas été respectés.
Les sages ont jugé que la garde à vue de 1984 était inconstitutionnelle.
Pendant cette garde à vue de 1984, Murielle Bolle avait accusé son beau-frère Bernard Laroche d'avoir enlevé l'enfant en sa présence.
Âgée de 15 ans à l'époque, elle était ensuite revenue sur ses déclarations, affirmant qu'elles avaient été obtenues sous la pression des gendarmes.
Murielle Bolle, aujourd’hui âgée de 49 ans, a saisi le conseil constitutionnel d'une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) car elle estimait que l'ordonnance de 1945 sur le droits des mineurs n'avait pas été respectés.
En 1984, Murielle Bolle avait été interrogée par les gendarmes, seule, sans la présence d'un avocat et sans savoir qu'elle avait le droit de se taire; des mesures aujourd'hui prévues dans la loi.
Les enquêteurs de l'époque estiment de leur côté qu'elle s'était rétracté sous la pression familiale.
L'avocat de Murielle Bolle, Maître Ballorin, estime qu'il s'agit d'une "victoire de la justice".
Il a déclaré en fin de matinée: " J'ai eu Murielle au téléphone et elle a hurlé de joie tellement elle est heureuse et soulagée[...] Pour elle, c'est une démonstration de l'absolue innocence de Bernard Laroche".
Elle porte comme un fardeau ses déclarations de 1984, la mort de Bernard Laroche.
Décision 2018-744 #QPC, Mme Murielle B. [Régime de la garde à vue des mineurs] Non conformité totale https://t.co/A5mNtweBYC pic.twitter.com/5n41wYytHs
— Conseil constit (@Conseil_constit) 16 novembre 2018
La fin de l'affaire Grégory ?
Plus de trente ans après la mort du petit garçon retrouvé mains et pieds attachés dans une rivière des Vosges, cette décision du conseil constitutionnel pourrait amener la justice pénale à rayer du dossier toute mention de ces déclarations cruciales de Murielle Bolle.Elles ne pourront plus être retenues comme éléments à charge selon Maître Ballorin :
"Ce n'est pas la fin de l'affaire Grégory [...] Il est absolument nécessaire, indispensable qu'on sache qui est l'auteur de ce meurtre atroce[...]
Plus personne ne pourra invoquer cette déclaration de 1984 comme un élément à charge de Murielle Bolle ou Bernard Laroche."
Cela permettrait selon lui de s'intéresser à d'autres pistes.
Ecoutez son interview recueillie par Maie Joly et Amélie Douay ce vendredi 16 novembre 2018 :