Affaire Grégory : Murielle Bolle sort un livre pour "briser le silence"

Il y a 34 ans, le petit Grégory Villemin, était retrouvé mort, pieds et mains liés, dans une rivière. Murielle Bolle, un des personnages clés de ce fait divers jamais résolu, vient d’écrire un livre pour donner "sa vérité". L’ouvrage sort en librairie jeudi 8 novembre 2018.
 

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Je suis cette gosse aux cheveux roux qui s’est retrouvée chez les gendarmes



Briser le silence est un livre de 265 pages, publié aux éditions Michel Lafon.
Murielle Bolle l’a écrit avec la romancière et scénariste Pauline Guéna. Dans cet ouvrage, elle fait le récit chronologique de "cette histoire qui a eu raison de (son) enfance", "une interminable tempête qui va nous emporter, nous secouer, nous noyer".

"Ma garde à vue a commencé il y a trente-quatre ans. J’avais quinze ans. Je suis cette gosse aux cheveux roux qui s’est retrouvée chez les gendarmes. Celle dont on a vu le visage dans les journaux, page après page, celle dont les photos défilaient au journal télévisé. Je suis celle qu’on a appelée “la grosse”, “la rouquine”, “la belle-sœur”, “la maîtresse”, “la complice”. Celle qu’on a traitée de menteuse, aussi, d’idiote, de sans-cœur. D’alibi et puis d’accusatrice", dit Murielle Bolle.
 

En novembre 1984, alors qu’elle était adolescente, elle avait accusé son beau-frère Bernard Laroche d'avoir enlevé Grégory, en sa présence. Elle s’était ensuite rétractée en invoquant la pression des gendarmes.

Quand ils l'interrogent en 1984, dit-elle, les gendarmes la traitent de "menteuse", la menacent d'aller "en maison de correction". Persuadée qu'ils sont "tout-puissants", elle finit par "lâcher" des oui et des non, "en fonction de ce qu'ils veulent, des mots qui ne sont pas les miens, (...) aux conséquences irréparables".
 
 

J'ai tué Bernard (...) Je ne me le pardonnerai jamais


Les jours qui ont suivi celle-ci "sont les pires de ma vie" : "J'ai tué Bernard. Voilà ce que je me répète (...) Je ne me le pardonnerai jamais", dit-elle dans le livre.

"Qui peut encore croire aujourd'hui que, si c'était Bernard le coupable, je le couvrirais ? (...) Pourquoi aurais-je couvert le meurtre d'un enfant ? (...) Si Bernard avait eu quoi que ce soit à voir avec la mort d'un gosse, je l'aurais dit sans hésiter, quel que soit le prix à payer", écrit Murielle Bolle.

Elle réfute tous les témoignages qui accréditent la participation de son beau-frère au rapt de l’enfant de quatre ans. "Je comprends que les parents de Grégory cherchent la vérité. Mais ce que je ne comprends pas, c'est que la seule piste qu'ils semblent vouloir explorer soit celle de Bernard", regrette-t-elle.


 

 

"A partir de maintenant, je vais me battre"



En juin 2017, plus de 30 ans après les faits, Murielle Bolle avait été mise en examen pour le rapt de Grégory. Elle s’est retrouvée en prison pendant plus d’un mois. "A 48 ans. Alors que je suis grand-mère".
Ses avocats avaient obtenu qu’elle soit placée sous contrôle judiciaire. Elle avait alors passé cinq mois à Saint-Honoré-les-Bains, dans la Nièvre, avant d’être autorisée à regagner son domicile des Vosges.

Depuis, sa mise en examen a été annulée en  avril 2018 pour des questions de procédure. Le Conseil constitutionnel a été saisi d'une question prioritaire de constitutionnalité à l'initiative de ses avocats. Il dira le 16 novembre si ses droits fondamentaux ont été respectés lors de sa garde à vue.

"A partir de maintenant, je vais me battre. (...) Je prouverai que ce que je répète depuis plus de trente-trois ans est vrai. Je rétablirai la vérité sur notre famille, même si elle n'est pas toujours belle, sur Bernard et sur moi", assure Murielle Bolle dans le dernier chapitre de son livre.

 
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