Aïd-el-Kébir : des abattages rituels et très contrôlés, on fait le point

Ce mercredi 28 juin 2023 marque le début de l'Aïd-el-Kébir, la fête la plus importante de l'Islam. Pendant trois jours, les croyants célébreront le sacrifice du prophète Abraham, dans le respect de la tradition religieuse et de la réglementation. 14 abattoirs ont été autorisés en Bourgogne-Franche-Comté.

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Ce mercredi 28 juin 2023 débute l'Aïd-el-Kébir, la fête la plus importante du calendrier islamique. Pendant trois jours, les croyants musulmans célébreront le sacrifice du prophète Abraham. Il avait reçu l'ordre divin de tuer son fils Gabriel, qui sera finalement remplacé par un mouton. Pendant l'Aïd-el-Kébir, des moutons vont donc être abattus, en respectant à la fois le rituel religieux et la réglementation.

Trois jours pour célébrer le prophète Abraham

"Il y a beaucoup de préparatifs en amont. Il faut trouver des personnes qui font le sacrifice, selon le rituel et selon la législation", récapitule Mohamed, trésorier de l'association al-Imane à Dijon (Côte-d'Or). "Tout le processus est suivi par deux vétérinaires."

La préfecture de Côte-d'Or souligne ainsi dans un communiqué que l'Aïd-el-Kébir doit se dérouler dans le "respect des réglementations sanitaires, environnementales, relatives à la protection animale et commerciale." Une liste d'abattoirs autorisés a été mise en place. 14 d'entre eux sont situés dans la région Bourgogne-Franche-Comté.

Les fidèles peuvent se fournir en moutons auprès de bouchers ou de la grande distribution, passer par l'intermédiaire des associations cultuelles musulmanes ou contacter un abattoir autorisé. 

Dans tous les cas, la préfecture de Côte-d'Or rappelle qu'il est "interdit aux particuliers de pratiquer eux-mêmes des abattages, ou pour les éleveurs, d'abattre leurs animaux pour le compte de particuliers." Les contrevenants risquent jusqu'à six mois d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende. Dans l'Yonne, du 16 juin au 6 juillet 2023, "les ventes aux particuliers et le transport par les particuliers d’ovins, de caprins et de bovins sont interdits par arrêté préfectoral."

Un abattage rituel dans un contexte compliqué

"L'Aïd-el-Kébir va commencer mercredi matin par une prière spéciale, pour célébrer le sacrifice du père des croyants", prévoit Mohamed. "Puis nous procéderons aux abattages rituels. Les bêtes sont ensuite amenées en camion réfrigéré chez les croyants, pour faire la fête à la maison. S'il y a un quelconque risque sanitaire, la viande finit dans les déchets." 

Selon la tradition, un quart du mouton doit être consommé et le reste de la viande doit être donnée à des personnes dans le besoin. "Mais cela dépend aussi du niveau de vie des personnes", précise Mohamed. "Un mouton coûte entre 280 et 300 euros. C'est beaucoup pour certains."

Philosophiquement, Abraham donne son fils, donc nous avons un respect énorme pour les bêtes.

Mohamed, trésorier de l'association Al-Imane

Se pose aussi la question de la taille des bêtes abattues. "À cause de la sécheresse, les bêtes ont beaucoup moins mangé donc il est difficile de trouver des bêtes de taille suffisante", ajoute Mohamed. "En plus, le calendrier musulman est lunaire, ce qui veut dire que chaque année, la fête se déroule de plus en plus tard, ce qui complique encore la recherche de moutons." 

L'association Al-Imane fournit cette année 102 bêtes pour 102 fidèles. En 2022, dans l'Yonne, 1 059 ovins et 63 bovins avaient été abattus en abattoir agréé. Le trésorier de l'association Al-Imane tient enfin à rappeler "que sur le sujet de l'abattage, il y a une conscience que philosophiquement, Abraham donne son fils, donc nous avons un respect énorme pour les bêtes. L'abattage se fait le plus vite possible, et les moutons ne sont pas témoins de l'abattage de leurs congénères."

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