Les avocats se sont fortement mobilisés en Bourgogne et dans toute la France jeudi 26 juin 2014. Ils demandent une revalorisation de l'aide juridictionnelle, qui permet aux justiciables les plus modestes de voir leurs frais de justice et leurs honoraires d'avocats pris en charge par l'Etat.
"Depuis plus de dix ans, des rapports attestent que le système d'aide juridictionnelle est à bout de souffle", déclare la ministre de la Justice Christiane Taubira, qui réaffirme "sa volonté" de réforme. L'une des pistes évoquées consisterait à appliquer une taxe sur le chiffre d'affaires des cabinets d'avocats, ce que refuse la profession.
Un premier mouvement de grève avait déjà eu lieu le 5 juin dernier. "Nous dénonçons la persistance du gouvernement à rester sur ses positions et à ne pas répondre à nos propositions", explique Emmanuel Touraille, bâtonnier du barreau de Dijon. "Les avocats veulent une justice égale pour tous. La seule réponse du gouvernement, c’est de taxer les cabinets d’avocats pour qu’ils financent l'aide juridictionnelle. Cela reviendrait à demander aux médecins de financer la Sécurité Sociale. C’est inadmissible", a-t-il affirmé lors d’un rassemblement organisé place de la Libération, à Dijon, jeudi en fin d’après-midi.
Images de Daniel Waxin
Comme un peu partout en France, toutes les audiences du jour avaient été renvoyées. "Aujourd’hui, les avocats ont cessé toute activité juridictionnelle, même dans le cas du contentieux de la liberté, ce qui n’était jamais arrivé à Dijon", a précisé le bâtonnier, qui représente 330 avocats.
L’assemblée générale de la Conférence des bâtonniers doit se tenir vendredi 27 juin. La ministre de la Justice a annoncé qu’elle exposerait à cette occasion les options étudiées par le gouvernement. "Les tribunaux ont besoin des avocats pour fonctionner, mais si on ne nous entend pas, nous sommes prêts à bloquer la chaine pénale", a averti Emmanuel Touraille.