Après l’attaque au couteau à Arras, qui a couté la vie à un professeur ce vendredi 13 octobre 2023, l’heure est aux mesures de sécurité. Dans les établissements scolaires de Côte d’Or, une centaine de gendarmes et policiers sont déployés.
Réponse instantanée. Quelques heures après l’attaque de ce vendredi 13 octobre au lycée Gambetta à Arras, qui a coûté la vie à un enseignant et blessé trois autres personnes, l’état d’urgence attentat a été déclaré sur l’ensemble du territoire. En Côte-d’Or, le préfet a annoncé un renforcement des mesures de sécurité autour de tous les établissements scolaires.
"Il faut malheureusement accepter qu’on doive vivre avec"
En pratique, une centaine de policiers et autant de gendarmes sont désormais mobilisés aux heures d’entrée et de sortie des élèves. La présence des forces de l’ordre devrait se maintenir "aussi longtemps que nécessaire", selon le préfet, autour de toutes les écoles, collèges, lycées et universités du département.
Pour Jérôme Naime, secrétaire académique du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN), cette mesure est "une solution, sans doute, mais LA solution, je ne sais pas". "Evidemment que quand les forces de l’ordre sont présentes elles peuvent réagir plus vite, mais on ne peut pas avoir des forces de l’ordre partout, tout le temps, sur tous les établissements scolaires. Ce n’est pas possible. Ce serait mentir que de penser que ce risque-là on peut l’annihiler totalement. Il faut malheureusement accepter qu’on doive vivre avec."
Pour ce principal de collège à Dijon, il est en effet impossible de contrôler tous les élèves et les personnes extérieures à l’établissement. "Un établissement scolaire est un endroit où il y a des jeunes, des adultes, des parents, c’est un endroit qui vit et donc évidemment tout ce monde-là se croise et même si on est vigilant on ne va pas pouvoir empêcher un individu qui ne laisserait paraitre aucun signe de rentrer avec une arme, admet Jérôme Naime. On ne peut pas faire des mesures de sécurité où, pendant une heure, on va vous contrôler, vérifier qu’il n’y a pas d’arme blanche, ce n’est pas possible. On n’est pas un aéroport."
Exercices préventifs
Les établissements scolaires ont intégré depuis 2015 la menace terroriste. Interdiction de stationner devant les établissements, vidéosurveillance, mise en place d’équipes mobiles de sécurité, mais aussi exercices préventifs : "Une fois par an, on fait un exercice d’alerte attentat où l’on va simuler le fait qu’un individu très dangereux voudrait rentrer dans l’établissement, détaille Jérôme Naime. Cela a vocation à entrainer nos communautés scolaires à réagir. Mais on n’est jamais prêts."