#Avoir20 ans : Petits délits, foyers et vie dans la rue, le parcours compliqué de Kevin

Pour certains, la sortie de l'adolescence n'est pas un chemin tout tracé. C'est le cas de Kevin à Dijon (Côte d'Or). Enfant placé, il a vécu en foyer avant de tomber dans la délinquance. Sans abri, il vit quelques temps dans la rue avant, enfin, de trouver un emploi et un peu de stabilité.

Kevin Oliveira a 20 ans. Il habite à Dijon. Et comme on dit, il n’a pas eu une jeunesse facile. Enfant, Kévin est placé dans un foyer familial. 

À son retour chez ses parents, le jeune Dijonnais commence un apprentissage en mécanique. Mais cela ne dure que quelques mois. Il abandonne ses études et tombe alors dans la délinquance. “J’ai fait bêtise sur bêtise. Convocation sur convocation, raconte Kévin. Ma première bêtise, c’était de voler un scooter devant le commissariat."

Avec un ami, Kévin est arrêté alors qu'il tente de rentrer illégalement dans l'Auditorium de Dijon. Il est également interpellé après une tentative de délit de fuite suite à une conduite sans permis.  Kevin est alors contrôlé positif à un test salivaire de détection de drogue. “Ils ont presque voulu m’envoyer en prison” raconte-il. La mésaventure fait l'effet d'un déclic. "Je me suis dit 'Je pars un peu loin là." Le jeune homme qui se retrouve à la barre d'un tribunal comprend que sa vie peut basculer.

Un passage au foyer Sadi Carnot

En parallèle, c'est sa vie familiale qui se délite. Après une violente dispute avec son père, le jeune homme décide de quitter le domicile familial à l’âge de 19 ans. Entre quelques nuits passées chez un ami ou une ex-copine, Kevin découvre la rue et la vie de sans-abri. Parfois, il dort dans une cage d'escalier. “Je ne savais pas trop où aller. Du coup j’avais fait un peu de rue. Puis je suis allé au Foyer Sadi Carnot”. Cette structure située à Dijon est un centre d’accueil et d'orientation (CHRS). Elle accueille des publics en grande difficulté comme des femmes en enceinte seules ou de jeunes adultes comme Kévin.

Mais la structure a des règles strictes. Les 40 résidents ne peuvent pas sortir du centre entre 20h00 et 6h00 du matin. Le diner a lieu à 18 heures.“Le foyer Sadi Carnot est une expérience dure à gérer. Là-bas, c’est pas si facile” commente Kevin. Il regrette aussi de ne pas avoir été encadré pour rechercher un emploi. Il ne reste sur place qu'un mois et préfère quitter la structure. Début 2021, il trouve une colocation pas chère avec un de ses amis.

À nouveau, c'est une nouvelle vie qui commence. Kévin doit s'organiser avec son ami pour payer le loyer. Pas facile sans salaire fixe. Parfois sa mère, avec qui il reste en contact, lui apporte un sac de courses. Il va également au centre d'accueil de jour de Dijon pour récupérer des denrées alimentaires. Le "POP" comme l'appellent les habitués - la structure est gérée par le Secours populaire. Kevin s'y rend souvent. Il y rencontre d’autres jeunes qui comme lui, "galèrent un peu"

Une nouvelle vie de livreur

Début 2021, Kevin finit par retrouver un emploi. Il devient livreur de pizza après des mois de galère. “Les patrons ne nous prennent pas au sérieux. Ils ne veulent pas nous donner une chance” résume Kevin qui a trouvé ce travail en commandant une pizza. Cet emploi lui permet de trouver une stabilité dans sa vie. “Je me sens mieux. Je sais que j’ai de l’argent qui va tomber tous les mois”. Avec son vécu, Kévin préfère être indépendant que de demander de l’aide. “Attendre du soutien des autres, ça peut être très long et c’est mieux de le faire par soi-même”.

Et dans vingt-ans, où se voit-il ? “Je ne suis pas trop le genre de personne qui va se projeter loin. Dans vingt-ans, je ne sais pas où je serai” conclut Kévin. Le jeune homme aimerait bien, un jour, vivre de sa passion, le sport. Il pratique régulièrement du street workout. Ce sport spectaculaire qui mélange gymnastique et musculation, se pratique généralement en extérieur. Depuis 3 ans, il s'est aussi mis à la boxe puis au MMA (Les Arts martiaux mixtes, en français) Un sport de combat où tout ou presque est permis.“Je sais que c’est un rêve mais j’aimerais bien lancer ma carrière dans le MMA” sourit-il. Parce que pour certains plus que pour d'autres, la vie est un combat. 

 

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