Longtemps considérée comme un gadget, l’efficacité de la luminothérapie est désormais reconnue. Elle permet de soigner la dépression saisonnière en se passant de médicaments. Le centre hospitalier de la Chartreuse, à Dijon, la propose à ses patients depuis déjà plus de 20 ans.
Longtemps considérée comme un gadget, l’efficacité de la luminothérapie est reconnue pour soigner la dépression saisonnière. Le centre hospitalier spécialisé (CHS) de la Chartreuse, à Dijon, propose cette solution à ses patients depuis déjà plus de 20 ans.
Après un été caniculaire et un automne ensoleillé, nous nous sommes habitués à la luminosité et elle commence à nous manquer avec le changement d’heure et l'arrivée de l’hiver. En Bourgogne-Franche-Comté, contrairement au sud de la France, le manque de lumière est sensible dès le début de l'automne.
Attention au blues de l’automne !
Si en général, nos organismes prennent leur mal en patience et attendent le retour de la belle saison, pour certains cela ne se passe pas comme ça.
Chez eux, le déficit de lumière occasionne une dépression saisonnière, une véritable dépression qui revient chaque année quand la luminosité baisse. Les symptômes sont différents des dépressions classiques, cela se traduit par un ralentissement de l’organisme, de la somnolence et souvent une augmentation de l’appétit.
Alors qu’environ 20 % de la population souffre du blues de l’hiver, on peut parler de dépression saisonnière pour 3 % d’entre elle, particulièrement des femmes.
► Alors que faire ?
Pour soigner les effets du manque de lumière, pourquoi ne pas en apporter, avec la même intensité que celle d’une journée d’été ?
C’est le principe de la luminothérapie, une technique de soin apparue dans les années 1980 et longtemps considérée comme une médecine douce.
Aujourd’hui, ses bienfaits sont reconnus scientifiquement et elle est utilisée dans les hôpitaux. C’est même le meilleur remède pour soigner la dépression saisonnière. Cette technique est aussi efficace, voire plus, que les antidépresseurs et elle permet aux patients de se passer de médicaments.
Le centre hospitalier de la Chartreuse, à Dijon y a recours depuis déjà une vingtaine d’années. Elle est pratiquée au sein de l’unité du sommeil.
► Pourquoi ça marche ?
La lumière est un facteur qui influe sur notre horloge biologique, elle agit sur le cycle veille-sommeil.
Les êtres humains sont des animaux qui vivent le jour et qui sécrètent de la mélatonine la nuit. Du coup, on dort la nuit et on est éveillé pendant la journée. Quand les jours raccourcissent, le temps de sécrétion de la mélatonine augmente, cela perturbe l’horloge biologique entraînant chez certains une véritable dépression.
Grâce à des séances de luminothérapie, pendant plusieurs semaines, la sécrétion de la mélatonine sera inhibée, l’horloge biologique va se rééquilibrer et le patient sera moins déprimé.
► Des cures de luminothérapie au CHS de la Chartreuse
Sur indication d’un des médecins de l’unité du sommeil, il est possible de suivre une cure de luminothérapie au CHS de la Chartreuse. Il s’agit de séances d’une heure, le matin pour ne pas perturber le sommeil, pour une durée qui sera établie par le médecin en fonction du trouble.
Les résultats sont en général très bons avec des taux de réussite pouvant aller jusqu’à 75 %.
C’est un outil thérapeutique très efficace. On l’utilise pour la dépression saisonnière, mais aussi pour améliorer le sommeil des personnes déphasées ou de celles ayant un travail posté. C’est une excellente alternative aux psychotropes qui sont souvent trop prescrits dans notre pays. Docteur Guillet, CHS de la Chartreuse
► La luminothérapie est accessible chez soi
Cette cure de soleil peut également se faire en dehors de l’hôpital, chez soi grâce à des lampes plus petites vendues dans le commerce.
Pour cela, il faut bien choisir sa lampe, préférer une labellisée CE, et l’utiliser de façon adaptée. Il est conseillé de l’utiliser 30 à 45 minutes par jour le matin, à 45 centimètres du visage, régulièrement pendant plusieurs semaines.
Avant de se lancer, il vaut mieux s’adresser à son médecin qui veillera à ce qu’il n’y ait aucune contre-indication : glaucome, chirurgie de la rétine, personnalité bipolaire…
Il pourra, avant tout, faire le diagnostic de dépression saisonnière et éviter ainsi un investissement inutile d’environ 200 euros.