Collisions avec la faune sauvage : la SNCF Réseau innove avec un système d'effarouchement

SNCF Réseau a présenté ce jeudi 9 janvier un système pour améliorer la sécurité sur les voies et le confort des usagers en Bourgogne-Franche-Comté. Il se passe une collision de train avec la faune sauvage tous les 3 jours. Afin d'améliorer la régularité des trains et diminuer les coûts de maintenance, un système innovant a été présenté.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le réseau TER de Bourgogne-Franche-Comté est majoritairement situé en zone ouverte. Près de 3000 km de réseau ferré que la faune sauvage (cervidés, sangliers...) traverse. De nombreuses collisions impactent le trafic et nécessitent de coûteuses réparations. 

La faune sauvage, la plus imprévisible

SNCF Réseau a chiffré les dégâts pour la région Bourgogne-Franche-Comté causés par les collisions avec la faune sauvage : 1 million 200 euros de réparations, et 6 jours d'immobilisation en moyenne pour une rame.

En 2022, ce sont 150 incidents qui se sont produits avec la faune sauvage et 400 heures de retard générées.

Mais depuis peu, une personne est en charge de ces problèmes spécifiques, en allant enquêter sur les lieux de passage des animaux et éventuellement pour mener des actions de prévention. 

Gérard Lhomme est régulateur faune sauvage et préventeur faune domestique pour la SNCF Réseau. Son rôle consiste à repérer les endroits de passage sur les voies d'animaux sauvages pour mettre en place des systèmes d'effarouchage, ou bien il intervient directement en cas de présence des animaux : "j'effectue des tournées, où je peux voir des traces d'animaux. Soit j’interviens, j’ai des petits effaroucheurs que je mets en place à des endroits bien précis. Ou alors c’est moi qui fait l’effarouchement si les animaux sont dans nos emprises. Je reçois des signalements d’animaux des collègues, je dispose aussi des pièges photos pour le suivi d’animaux et qui me permettent d’intervenir au besoin."
Gérard Lhomme intervient dans l’Yonne, la Côte-d’or, la Saône-et-Loire, le Doubs, la Haute-Saône. Mais la principale nuisance demeure les sangliers : "Depuis deux ans et demi, on a des populations de sanglier qui ont augmenté, et ce sont eux qui dérangent le plus."

De plus, depuis 2018, la SNCF Réseau a engagé une collaboration avec la Fédération Régionale des Chasseurs pour étudier les aménagements et actions à mettre en oeuvre pour limiter les collisions avec la faune sauvage.

Un dispositif innovant expérimental

L'autre action de SNCF Réseau est d'investir 170 000 euros dans un dispositif d'effaroucheurs sonores automatique. 

Le principe est simple : un capteur détecte le passage du train et déclenche sur une distance de 1,5km des projecteurs sonores, espacés de 300 mètres qui vont effaroucher les animaux tentés de traverser les voies.

Le dispositif a été installé à Thorey-en-Plaine, sur un secteur de 3,6 km, où les voies SNCF traversent des zones forestières, exposées au passage de sangliers. Malgré l'installation de clôtures électriques pour stopper les bêtes, et les contenir en forêt, les sangliers franchissent les clôtures et se retrouvent sur les voies.

C'est la société "BestWarden", spécialisée dans l'effarouchement d'animaux (zones aéroportuaires, sites militaires, grands palaces) qui a développé le système. Une fois les trains détectés, un signal radio déclenche les balises sonores qui vont émettre un bruit 30 secondes avant le passage du train, adapté à la saison, pour que la faune sauvage ne s'approche pas des voies lors du passage du train.
Les animaux associent le bruit à la notion de danger, les balises quant à elles sont autonomes et alimentées par panneaux solaires.

Une caméra thermique a été également ajoutée au dispositif, elle permet à la fois de prendre des relevés lors des passages des trains, et de voir l'efficacité du dispositif. Elle peut également servir à déclencher l'alerte sonore. 

La phase d'expérimentation va durer pendant toute l'année 2023, et un retour d'expérience permettra de décider d'un éventuel déploiement.

L'interview de Frédéric Esplat, directeur de la société BestWarden :

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information