Coronavirus Covid-19 : faut-il rouvrir les lieux de culte ?

Des curés et des prêtres ont lancé un appel vendredi 24 avril pour obtenir le droit de célébrer de nouveau la messe après le 11 mai. Nous sommes allés voir ce que pensaient deux membres de deux religions différentes à Dijon de cet appel. 

Comme presque chaque jour désormais, le père Didier Gonneaud rédige une homélie. Curé de deux églises à Dijon, les obsèques sont devenues son quotidien et sa principale activité. "Les obsèques sont les seules célébrations autorisées. Avec des restrictions : pas plus de dix personnes, un espace sanitaire. Et la demande que les célébrations ne soient pas trop longues pour ne pas amplifier les risques de contamination."

Bien sûr, le père Gonneaud aimerait de nouveau dire la messe. Ses fidèles le lui réclament et ses églises sont assez grandes pour accueillir les croyants dans de bonnes conditions sanitaires. Mais il faut, selon lui, avoir une vision plus large de la situation. 

"Chaque religion a ses contraintes spécifiques pour ce qui est du rassemblement, précise le religieux. On va dire on rouvre les églises parce que ce sont de grands édifices et qu'on peut dans la lithurgie chrétienne envisager d'être à deux mètres les uns des autres. Mais on ne va pas rouvrir les mosquées parce qu'eux ont d'autres contraintes ? Il faut avoir une vision très globale de la situation."
 



Même son de cloche de la part de Mostafa Kerkri. Sa mosquée à Chenôve, comme toutes les mosquées de France, a fermé ses portes aux fidèles dès le début du confinement. Et une réouverture demanderait des mesures inédites. Dans la tradition musulmane, en effet, on prie tous ensemble, côte à côte. "On est les uns à côté des autres. S'il y a ouverture sous conditions, on va espacer les places des fidèles d'une ou deux places selon les critères", détaille le président du conseil régional du culte musulman.

Un message d'autant plus affirmé qu'ici 500 personnes se regroupent lors de grandes occasions, comme c'est le cas traditionnellement le vendredi à l'occasion du mois de Ramadan.

 
Il est "essentiel" que la vie ecclésiale reprenne "à partir du 11 mai", disent les évêques de France
La conférence des évêques de France (CEF) a jugé "essentiel" vendredi que la vie ecclésiale - messes, mariages, baptêmes, etc. - puisse reprendre son "caractère communautaire" à partir du 11 mai, "au même rythme que la vie scolaire, sociale et économique".

La CEF, qui représente environ 120 évêques, s'est réunie en assemblée plénière en visioconférence vendredi, lors de laquelle elle a discuté d'un "plan de déconfinement", remis aux pouvoirs publics vendredi 24 avril, affirme-t-elle dans un communiqué.

Ce plan, qui n'est pas rendu public, est une "proposition de travail avec le gouvernement", a précisé la CEF à l'AFP. Selon elle, ce plan allie "le désir résolu de permettre à nouveau aux fidèles de participer aux sacrements et un grand esprit de responsabilité sanitaire", affirme le communiqué.

Dans ce texte, "les évêques de France redisent combien il leur semble essentiel que la vie ecclésiale (messes ensemble, mariages, baptêmes, catéchèse, communions, ndlr) puisse retrouver son caractère pleinement communautaire au même rythme que la vie scolaire, sociale et économique de notre pays à partir du 11 mai", date de réouverture progressive des écoles, affirment-ils.

Emmanuel Macron a déclaré mardi aux responsables de culte qu'il fallait "rester très prudent" quant à la réouverture des lieux de culte, affirmant que ces derniers ne rouvriraient pas dès le 11 mai, mais plutôt après une période d'observation qui pourrait durer jusqu'à juin.

Les évêques "sont profondément conscients de l'impatience des fidèles à se retrouver pour célébrer et nourrir leur foi et la partagent", affirme la CEF. En outre, poursuit-elle, ils "entendent l'urgence que tous ceux qui le peuvent puissent s'impliquer davantage auprès des plus pauvres".

La CEF souhaite que son plan de déconfinement, qui "attire aussi l'attention sur la situation particulière des sanctuaires (Lourdes, par exemple ndlr)", soit discuté  au plan national mais aussi "au plan local des préfets et des maires" également.

Jeudi, l'archevêque de Toulouse a poussé "un coup de gueule", selon ses termes, réclamant la réouverture contrôlée des églises dès le 11 mai en respectant les mesures "de distanciation sociale et les gestes barrières".

(avec AFP)

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