Comment les Chrétiens vivent-ils ce dimanche de Pâques en plein confinement ? C’est la question que nous avons posée à plusieurs familles. Chacune a dû s’adapter, et vit les messes… sur internet et leur ordinateur.
La famille Cordellier se souviendra de ce 12 avril 2020. Pour la première fois, Antoine, sa femme et ses deux filles ne sont pas à l’église pour la messe de ce dimanche de Pâques.
Ils la suivent depuis chez eux, à Chalezeule, près de Besançon (Doubs). Car le diocèse a décidé de retransmettre la messe en direct sur YouTube, à partir de 10h30. “On a un petit coin prière chez nous : une commode, avec une statue de la sainte famille, une bougie… différents objets religieux. On pose l’ordinateur sur la commode. Et on suit en respectant le rythme de la messe : en se mettant debout quand nous sommes debout à l’église, en s’asseyant quand nous sommes assis dans l’église. De la même manière que si nous étions présents physiquement à l’église”, raconte le père de famille.
Mais est-ce la même chose qu’être physiquement à la messe ? C’est chacun chez soi, il n’y a pas de communion avec les autres croyants.
On le vit à la maison, sous une communion spirituelle plus que sous une communion physique. C’est ça qui rend Pâques particulier. Et pendant la messe, il nous manque cette force intérieure symbolisée par l’hostie. On s’y associe, mais il manque quelque chose.
En dehors de ce dimanche de Pâques, c’est toute la pratique religieuse de la famille Cordellier qui est modifiée avec cette période de confinement. Plus de retrouvailles à la messe, même si en ce moment ils la regardent “chaque jour”. Les deux filles, de 5 et 7 ans, ont même découvert une autre façon de prier. “Deux fois par semaine, on suit la prière du soir de la communauté de Taizé, en Saône-et-Loire. Elle est retransmise sur les réseaux sociaux. Nos filles ne connaissaient pas du tout. En fait, on profite de ce confinement pour découvrir différentes propositions spirituelles qui foisonnent un peu partout sur internet”, ajoute Antoine.
Le diocèse de Besançon diffuse par exemple quotidiennement ses offices sur YouTube. Et propose pendant cette semaine de Pâques plusieurs rendez-vous… en ligne : la célébration des rameaux dimanche 5 avril, le jeudi saint le 9 avril, le vendredi saint le 10 avril, la veillée pascale samedi 11 avril et bien sûr le dimanche de Pâques le 12 avril.
Le père Sébastien Moine nous explique par webcam pourquoi il est important de faire des messes sur internet :
En Côte-d’Or, le diocèse de Dijon recense toutes les retransmissions sur son site internet. Et de nombreuses paroisses ont décidé de partager les offices en direct sur YouTube ou Facebook : à Meursault, Nuits-Saint-Georges, Auxonne, Fontaine-les-Dijon, Chenôve… et plusieurs à Dijon. La messe de Pâques des protestants de Dijon a également été diffusée sur YouTube.
"On avait prévu une grande fête"
La famille Albain vit à Echannay, en Côte-d’Or. Pour elle, pas de messe de Pâques sur internet. “Mes parents le font. Nous pas forcément, précise Blandine, la mère. Par contre, chaque dimanche de Pâques le Pape s’adresse aux chrétiens du monde entier, après la messe, à midi. C’est la bénédiction que tous les chrétiens regardent. Ça on va le suivre devant l’ordinateur”.
Ils ne seront pas collés à un écran pour suivre la messe… mais bien dans une église. Celle de leur petit village de 130 habitants. “On habite dans l’ancien presbytère, juste à côté de l’église. On a l’avantage d’avoir les clés… On a proposé à l'ensemble du village des créneaux pour ceux qui veulent aller prier. Nous, on a eu celui de 11h”, poursuit-elle.
Blandine, Etienne et leurs 4 enfants vivent ce dimanche entre eux : “On avait prévu une grande fête avec mes parents, mes frères, et ma soeur qui habite à Moscou devait venir. Elle est restée en Russie”. Cette fête qu’ils “aiment énormément vivre ensemble” s’est donc faite en petit comité. Comme pour tous les chrétiens de France, confinés.