Deux bars de Dijon sont sous le coup d'une fermeture administrative décidée par la préfecture après des contrôles de respect des règles sanitaires. La sanction a du mal à passer.
Depuis le 2 octobre, le bar Le BamJam à Dijon est contraint par la préfecture de Côte-d'Or à une fermeture administrative de quinze jours. "On ne peut plus exploiter, on pouvait déjà moyennement le faire avant. On est les premiers, mais je pense qu'on ne sera pas les derniers. C'est une aberration pour la profession", confie Aurélien Schmit, le co-gérant de l'établissement installé rue Auguste-Comte.
La sanction a du mal à passer. Dénoncé par le voisinage, le bar de nuit n'aurait pas respecté les horaires de fermeture et le port du masque obligatoire. "On a fermé à 2h05. Ça nous est arrivé une fois en six mois à tout casser, se défend Aurélien Schmit. Pour les normes sanitaires, on avait une personne au comptoir qui commandait sans masque."
Aujourd'hui à Dijon, on autorise la délation et on est ciblé par la mairie, par la préfecture et par la police.
Désabusé, le co-gérant ne compte pas rouvrir son bar à l'issue des quinze jours de fermeture. Comme lui, un autre établissement, Le Cosmos, avenue Garibaldi, a été contraint à baisser le rideau.
"Rassurer la population"
Selon la préfecture, c'est le résultat de plusieurs semaines de contrôles et de rappels à l'ordre. "Ça permet de garantir le respect des gestes barrières, de rassurer la population, de lutter contre la propagation épidémique, indique Danyl Afsoud, directeur de cabinet du préfet. Ça permet aussi pour les responsables de bar qui ont été contrôlés mais pas sanctionnés de souligner auprès de leurs clients qu'ils respectent les gestes barrières et assurent leur sécurité sanitaire."Mais pour ceux qui ont échappé à la fermeture administrative, la pression est toujours là. Les établissements se sentent surveillés de près et le moindre écart peut être fatal. "On est un peu dans un climat compliqué avec des délations de voisins qui prennent des vidéos et les envoient à la police, explique David Truntzer, le gérant du bar Trinidad. C'est vrai que ça commence à être compliqué de travailler, d'avoir une ambiance sereine tant au niveau des employés que des clients."
Alors que l'épidémie gagne du terrain, les bars et restaurants dijonnais redoutent de nouvelles restrictions dans les jours à venir. La préfecture assure de son côté qu'elle poursuivra les contrôles.