Covid-19 : huit cas “possibles” détectés en France, que sait-on du nouveau variant Omicron

Les ministres de la Santé des pays du G7 se réunissent en urgence ce lundi 19 novembre dans une situation de crise face au variant Omicron, qui gagne rapidement du terrain. Huit cas "possibles" détectés en France. Des personnes qui se seraient rendues en Afrique australe ces 14 derniers jours.

Depuis la découverte du variant Omicron du coronavirus il s'est largement répandu dans le monde. La liste des pays où Omicron est détecté ne cesse de s'allonger lundi notamment en Europe. Un 14e cas a été détecté aux Pays-Bas parmi les passagers arrivés d'Afrique du Sud. Premiers cas du variant détectés également au Portugal, en Autriche, en Ecosse. Treize cas de Covid-19 identifiés samedi chez les footballeurs du club portugais Belenenses SAD sont les premiers au Portugal à être "liés" au variant, selon l'Institut national de santé (Insa). Six cas du variant Omicron du coronavirus ont été détectés pour la première fois en Ecosse, certains sans lien avec des voyages à l'étranger, a annoncé lundi le gouvernement écossais avant l'entrée en vigueur de nouvelles restrictions au Royaume-Uni. Le variant a aussi été signalé en Autriche chez une personne ayant récemment voyagé en Afrique du Sud, selon le gouvernement autrichien.

Le conseil scientifique a tenu une conférence de presse ce lundi 29 novembre. Le président du Conseil scientifique Jean François Delfraissy a insisté sur le manque d'informations dont dispose actuellement la communauté scientifique sur le nouveau variant Omicron. "Les priorités ne vont pas changer. Il faut freiner la progression de la cinquième vague. Tout ce qu'on fait est utile pour freiner la circulation d'Omicron : ce sont les mêmes outils qui seront déployés. Ce que l'on fait pour juguler Delta va être utile pour freiner la circulation d'Omicron", a-t-il expliqué.

Huit cas “possibles” de contamination au variant Omicron en France

Le variant Omicron pourrait être arrivé en France. Olivier Véran, en déplacement dans un centre de vaccination du 18e arrondissement de Paris ce lundi, a réagi aux inquiétudes que soulève ce nouveau variant. "Dès lors qu'il circule chez nos voisins, il est probable qu'il circule déjà chez nous", a-t-il précisé. 

En France le ministère de la Santé a indiqué que 8 cas possibles ont été repérés sur le territoire nationel. Les tests de ces patients vont être rapidement séquencés. "Dès que ces cas possibles ont été identifiés, et avant même l’obtention des résultats du séquençage, les mesures renforcées d’identification et d’isolement des cas possibles et de leurs personnes contacts à risque ont été mises en œuvre", assure le ministère.

"On leur fait des tests, et on regarde si les personnes sont positives au Covid", a-t-il expliqué. "Ces diagnostics vont être passés au séquençage, et on saura dans les prochaines heures s'il y a des cas positifs de variant Omicron. À ce stade, on est sur des cas possibles." 

Est-il plus virulent que les autres variants ?

"Trop top pour l'affirmer", expliquent les membres du Conseil scientifique.

Classé ce vendredi 26 novembre comme variant "préoccupant" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ce nouveau variant identifié en Afrique du Sud est particulièrement virulent. L'OMS estime que le risque lié au variant Omicron du coronavirus SARS-CoV-2 est "très élevé" à l'échelle mondiale, notamment du fait de la grande probabilité qu'il se répande à travers le monde.

Dans une note technique adressée à ses 194 États membres, rendue publique dans la nuit, l'organisation souligne que les nombreuses mutations caractéristiques de ce variant pourraient lui conférer un avantage pour échapper à la réponse immunitaire (post-vaccination ou post-infection) voire une transmissibilité accrue, ce qui suggère un risque "élevé" qu'il se propage davantage à l'échelle mondiale. 

 

Faut-il s’inquiéter du nouveau variant Omicron ?

Sur la gravité du virus, "on a pu en effet lire dans les médias que, peut-être, ce nouveau variant serait associé à des formes plus bénignes. Mais il est trop tôt pour affirmer cela et savoir quelle est la nature de la gravité des cas Omicron», a rapporté Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique.

Mais le ministre des Solidarités et de la Santé a tenu à garder le cap et replacer sa priorité : "Cela n'impacte pas la dynamique épidémique que nous connaissons. Nous avons près de 30 000 cas par jour de variant Delta. Aujourd'hui, nous avons un ennemi, le variant Delta."

Les frontières se referment face au nouveau variant

La France a annoncé, dès vendredi 26 novembre, fermer ses frontières aériennes avec certains pays de l'Afrique australe.

De son côté, Israël a interdit, depuis dimanche, l'entrée des ressortissants étrangers sur son territoire. Le Maroc a suspendu tous ses vols touristiques depuis ce lundi et pour au moins deux semaines.

Le Royaume-Uni annonce que de nouvelles restrictions vont entrer en vigueur à partir de mardi 30 novembre, pour réduire la propagation du variant Omicron dont le port du masque et le durcissement des mesures d’entrée dans le pays.  Le Japon va également refermer ses frontières avec tous les pays à partir de ce mercredi 1er décembre.

L’OMS qui a cependant appelé dimanche 28 novembre à ce “que les frontières restent ouvertes”, alors que les restrictions de voyage vers les pays africains se multiplient.

"L'OMS se tient aux côtés des pays africains et lance un appel pour que les frontières restent ouvertes", a affirmé dans un communiqué l'organisation, appelant les pays à "adopter une approche scientifique", basée sur "l'évaluation des risques".

"En Europe nous n'avons jamais fermé complétement les frontières"

Le gouvernement appelle a ne pas fermer les frontière en europe. "On va attendre de voir l'évolution de la situation, mais en Europe nous n'avons jamais fermé complétement les frontières et on ne va pas fermer les frontières à l'intérieur de l'Europe", a assuré Clément Beaune, secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, lundi 29 novembre sur France Inter. "Pour l'instant, il faut être prudent et honnête, on ne connaît pas les caractéristiques de ce variant Omicron", a-t-il déclaré, considérant toutefois qu'on aura, "une circulation européenne préservée au maximum".

L'Australie a suspendu lundi son projet de réouverture des frontières aux étudiants et aux travailleurs qualifiés, invoquant les incertitudes qui entourent encore la dangerosité et la transmissibilité du variant Omicron. Les Philippines ont de leur côté suspendu leur projet de réouverture des frontières aux touristes entièrement vaccinés. Ces réouvertures étaient initialement prévues le 1er décembre dans les deux pays.

Singapour et la Malaisie ont assoupli lundi les restrictions pesant sur leur frontière terrestre, après près de deux ans de quasi fermeture du passage entre les deux pays d'Asie du Sud-Est, qui était l'un des plus empruntés au monde. Les Singapouriens et Malaisiens vaccinés et ceux qui bénéficient du statut de résident permanent et d'un permis de travail dans ces pays, peuvent à compter de lundi passer par le pont d'un kilomètre les séparant, sans se soumettre à une quarantaine.

"Triste" que certains pays africains suivent le vent de panique

L'Afrique du Sud, où a été détecté le nouveau variant du Covid-19 baptisé Omicron, a jugé lundi "triste" et "regrettable" que certains pays africains suivent le vent de panique et imposent des restrictions de voyage sur le continent.

L'annonce jeudi par les scientifiques qui ont détecté le variant dans le pays d'Afrique australe a provoqué la réaction de nombreux pays comme la France, les Etats-Unis ou encore les Philippines qui, en quelques heures, ont décidé d'interdire sur leur territoire des voyageurs en provenance d'Afrique australe. "Il est tout à fait regrettable, malheureux, et je dirais même triste que des pays africains aient imposé des restrictions de voyage", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Clayson Monyela, lors d'une conférence de presse en ligne organisée par le ministère de la Santé.

En Afrique, l'Angola, l'île Maurice, le Rwanda et les Seychelles ont interrompu les vols en provenance d'Afrique du Sud. "Ce que je ne comprends pas, c'est que certains des pays africains qui agissent ainsi connaissent les difficultés pour le continent lorsque les pays européens prennent une telle décision", a expliqué M. Monyela.

Des conséquences sur l'économie de l'Afrique du Sud

L'Afrique du Sud redoute des conséquences sur son économie et notamment le tourisme. Ces restrictions "doivent être annulées immédiatement", a-t-il poursuivi, rappelant que l'Afrique du Sud a récemment fait des "dons substantiels" de vaccins à certains des pays qui imposent actuellement des interdictions de vol.

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